Des centaines de lycéens des classes de terminale ont réussi à braver les interdits en marchant à Alger. Ils ont démarré de Cinq-Maisons à El Harrach, pour atteindre l'annexe du ministère de l'Education nationale, où ils ont tenu un rassemblement. Ils dénoncent la surcharge des programmes scolaires et exigent la détermination du seuil des cours sur lesquels porteront les sujets des épreuves du baccalauréat, prévu le 3 juin. Ce mouvement de contestation n'a finalement pas duré longtemps, puisque les candidats au baccalauréat ont eu gain de cause. Le ministère a encore cédé au «chantage» des élèves en répondant favorablement à leurs revendications. Il a toutefois posé une seule condition, à savoir reprendre les cours et ne pas provoquer des «perturbations» similaires. Le ministère a même pris à sa charge le transport des candidats au bac. Plusieurs bus ont été, en effet, mis à leur disposition. Selon Badri, un candidat au baccalauréat et membre de la délégation, les représentants du ministère ont pris en charge toutes nos revendications, mais ils nous ont, en contrepartie, demandé de ne pas initier d'autres mouvement de contestations, et ce, dans le but de ne pas perturber la paix sociale. Les élèves des classes terminales ont ainsi retenu la leçon des années précédentes et savent d'ores et déjà que la carte de la contestation est souvent gagnante. Selon le même interlocuteur, la décision parviendra aux établissements scolaires aujourd'hui. L'examen blanc se fera, par ailleurs, avant le 10 mai, date de la fin des enseignements dispensés aux classes de terminale. Le ministre avait tenu à rassurer les élèves hier, via un communiqué de presse, où il a affirmé que les modalités des précédentes sessions seront maintenues. Une commission nationale de suivi des programmes mise en place Ces modalités ont été fixées, pour rappel, après des mouvements de protestation organisés à travers plusieurs wilayas. Le communiqué précisait que les sujets du baccalauréat 2012 ne porteront que sur les cours dispensés et arrêtés à la date du 10 mai. A cet effet, une commission nationale de suivi des programmes est mise en place, chargée d'arrêter, à cette date, pour chaque filière et chaque matière, les seuils fixant les limites du programme de référence destiné à l'élaboration des sujets du bac. Et ces derniers seront portés à la connaissance des candidats. Les contestataires avaient organisé, avant-hier, un rassemblement devant l'académie de l'Education nationale, situé à Belfort. Une délégation avait été reçue par le secrétaire général de l'institution étatique, mais la rencontre n'avait pas été fructueuse, ce qui poussé les contestataires à porter leurs requêtes à un plus haut niveau. Ainsi, des centaines de candidats de plusieurs lycées d'Alger-Est s'étaient donné le mot pour se regrouper à Cinq-Maisons à El Harrach à 8 heures, avant d'entamer la marche. Munis de banderoles et d'affiches où on pouvait lire «On veut que le seuil des programmes soit fixé», ils ont tout fait pour échapper à la vigilance des policiers, nombreux pourtant sur place. Toutefois deux lycéens ont été blessés dans la foulée. Les contestataires n'ont, néanmoins atteint leur destination que vers 12h30mn. Deux autres groupes ont été carrément refoulés, mais cela ne les a pas découragés puisqu'ils ont pu rejoindre leurs camarades. Il est à noter que ce mouvement de contestation a touché plusieurs wilayas du pays.