Photo : S. Zoheir Par Karima Mokrani Depuis le début du mois en cours, les mouvements de protestation des élèves de terminale, en colère contre la surcharge des programmes et la date fixée pour l'examen du baccalauréat, ne cessent d'affecter les établissements du secondaire à travers le pays. Tizi Ouzou, Constantine, Oran… et bien d'autres villes sont fragilisées par la contestation des jeunes lycéens, qui sortent dans la rue et dénoncent ce qu'ils appellent une «injustice» commise à leur égard par les services du ministère de l'Education nationale. Les candidats en colère jugent la date du 3 juin trop avancée pour la tenue de l'examen du baccalauréat. En effet, l'examen final est avancé de près de dix jours par rapport à l'année dernière. Certains l'expliquent par les conditions climatiques peu favorables dans les wilayas du Sud, mais ce n'est pas forcément la raison principale. Le ministère n'a donné aucun argument officiel pour justifier cette démarche peu compréhensible. Les élèves de terminale s'inquiètent donc du contenu de l'examen décisif et demandent l'allègement des programmes avant qu'il ne soit trop tard. Ils se plaignent de la surcharge dans toutes les matières, l'accélération des cours après les mouvements de grève observés au début de l'année et s'élèvent surtout contre le manque d'enseignants dans les matières essentielles. Tout un ensemble de facteurs qui se répercutent négativement sur la qualité de l'enseignement de l'ensemble des programmes et de leur assimilation par les élèves. Chaque jour, les jeunes lycéens se mobilisent de plus en plus, aidés en cela par les «avantages» qu'offre le réseau social Facebook à ses utilisateurs. Forts de leur détermination à faire aboutir leurs revendications, les candidats menacent de poursuivre la protestation et aller si nécessaire vers une grève illimitée. Chose que craint fortement le ministère de tutelle.Dans un communiqué rendu public hier, le département de Boubekeur Benbouzid a assuré que «les mêmes modalités d'organisation des précédentes sessions seront appliquées à la session du 3 juin 2012». Ceci en ce qui concerne particulièrement le contenu des sujets des examens. «Les sujets du baccalauréat ne porteront que sur les cours effectivement dispensés et qui seront arrêtés, cette année, à la date du 10 mai», a indiqué le ministère. Et de préciser : «La Commission nationale de suivi des programmes arrêtera, à cette date, pour chaque filière et pour chaque matière, les seuils fixant les limites du programme de référence destiné à l'élaboration des sujets d'examen du baccalauréat et qui sera, dans le même temps, porté à la connaissance des candidats». Aussi, «les enseignements dispensés aux classes de terminale s'arrêteront le jeudi 10 mai 2012 au soir. De même que l'examen blanc du baccalauréat aura été finalisé avant le jeudi 10 mai 2012». Par conséquent, «les élèves candidats à l'examen du baccalauréat disposeront de la période allant jusqu'au 3 juin 2012, soit 23 jours, pour procéder aux révisions». Le ministère de l'Education nationale assure que les établissements scolaires seront ouverts tout au long de cette période pour permettre aux candidats de bénéficier de cours de soutien et de séances de révision. Par ailleurs, indique le même ministère, «les inspecteurs en charge de la pédagogie et les enseignants veilleront au déroulement normal des programmes des enseignements qui progresseront selon un rythme adapté aux capacités d'assimilation et de compréhension d'un élève moyen, excluant tout recours au bourrage ou à la précipitation». Enfin, les services du département de Boubekeur Benbouzid rappellent que «les candidats auront la possibilité de choisir entre deux sujets d'examen pour chaque matière. Une demi-heure sera accordée, en plus du temps réglementaire réservé à chaque sujet». Pour cette année encore, «il ne sera fait aucune référence à l'approche par compétence dans l'élaboration des sujets d'examen».