L'équipe de France n'a pas le monopole de la taupe. Jardinier de luxe, José Mourinho, l'entraîneur du Real Madrid, n'avait vraiment pas besoin de ça. Au fond du trou au lendemain de la nouvelle défaite des siens face au FC Barcelone jeudi dernier (1-2), le technicien portugais a découvert avec stupeur qu'un membre de son équipe avait relayé à la presse ce qu'il s'était dit dans le vestiaire. Un manquement flagrant au règlement implicite qui veut que «ce qui se dit dans le vestiaire y reste», et surtout, un nouveau symbole du fossé qui se creuse entre le Special One et son groupe. En conflit ouvert avec son défenseur Sergio Ramos, qu'il considère comme la taupe, José Mourinho semble plus que jamais proche d'un départ. Leader de Liga et meilleure équipe de la phase de poule de la Ligue des Champions, le Real Madrid pourrait entrer dans une crise dont il n'a pas besoin. La presse espagnole s'en lèche déjà les babines. AS, Marca, El Mundo Deportivo, Sport… Tous les médias sportifs espagnols, madrilènes ou catalans, se sont mis au diapason. Exit, les brèves intempestives sur le FC Barcelone. José Mourinho truste les unes des canards et des sites Internet. Pour 61% des internautes d'AS, qui se sont mobilisés en nombre (plus de 160.000 votes), José Mourinho ne sera plus l'entraîneur du Real Madrid la saison prochaine. Il faut dire que l'information, sortie lundi dans le quotidien espagnol, qui veut que le Portugais ait «laissé entendre à son entourage qu'il souhaiterait partir avant le 30 juin», couplée aux problèmes humains auxquels est confronté Mourinho, a de quoi convaincre. Soulignées par Marca, les différences de traitement entre la diaspora portugaise de la Maison Blanche et le reste de l'équipe est également un motif de contrariété, notamment pour Florentino Perez, président du Real Madrid. A l'heure où tout le monde s'interroge sur la place de Pepe au sein de l'effectif madrilène, la théorie du favoritisme dont profitent les lusophones de l'effectif n'a plus grand-chose du complot, mais de l'évidence. Chahuté par la presse et sifflé par ses propres supporters, José Mourinho pourrait bien faire ses valises. Lui qui, comme aime le rappeler AS, «est parti à chaque fois qu'il sentait que les choses ne se déroulaient pas comme il l'entendait». Que ce soit au Benfica, à Porto, à Chelsea ou à l'Inter, cet insoumis du football a toujours préférer partir que négocier.