Les appels au dialogue entre l'opposition et les autorités syriennes se multiplient ces derniers jours. Après la Chine, la Russie, la communauté internationale exige des groupes armés syriens de déposer les armes et de préserver le dialogue et l'unité du pays. Le Pakistan, l'Iran et bien d'autres nations ont plaidé pour la paix et la cessation des actes de violences. La Russie demande à la France, aux Etats-Unis d'Amériques et à la Grande-Bretagne de faire pression sur l'opposition armée qui refuse le dialogue avec le gouvernement syrien. «L'Occident, en soutenant les opposants au régime syrien, s'est rendu complice de l'aggravation de la crise en Syrie et l'opposition sera désormais tenue pour responsable de la poursuite de l'effusion de sang», a estimé hier le vice-ministre russe des Affaires étrangères. «Les Etats occidentaux, en incitant les opposants syriens à des actions intransigeantes (...) sont complices du processus d'attisement de la crise», a déclaré Serguei Riabkov, cité par l'agence officielle Itar-Tass. «Les autorités de Syrie ont assuré être prêtes à mener rapidement un référendum sur la Constitution et aller vers la tenue d'élections», a déclaré M. Riabkov, dans cet entretien accordé lors d'un déplacement en Colombie. Dès lors, la responsabilité de chercher une solution pour arrêter l'effusion de sang repose sur l'opposition, qui refuse le dialogue et réclame le départ du président syrien sans consultation électorale. «La responsabilité repose sur ceux qui, ayant de l'influence sur l'opposition, ne peuvent lui serrer la bride et réclamer qu'elle accepte la proposition du gouvernement syrien d'entamer un vrai dialogue», étant donné que Damas y est prêt, a martelé le vice-ministre. Le Pakistan rejette une intervention militaire étrangère De son côté, la ministre pakistanaise des Affaires étrangères, Hina Rabbani Khar, a exprimé hier le rejet par Islamabad d'une intervention militaire étrangère en Syrie, soulignant que «tous les problèmes peuvent être résolus par le dialogue». Dans une interview avec la télévision Russia Today, Rabbani Khar a déclaré : «Nous ne soutenons aucune intervention militaire contre n'importe quel régime parce que nous considérons que l'indépendance et l'intégrité territoriale sont d'une importance capitale pour tout pays.» Elle a indiqué que la communauté internationale est appelée à garantir le respect de quelques principes, dont l'interdiction de l'usage de la force par n'importe quelle partie. L'Iran refuse l'ingérence Le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, a mis hier en relief les relations entre la Syrie et l'Iran, affirmant que la Syrie est une ligne rouge pour l'Iran. Lors d'une rencontre avec le grand mufti de la République arabe syrienne, Ahmad Badr Ed-Dine Hassoun, qui participe à la 25e conférence internationale sur l'unité islamique, tenue à Téhéran, M. Salehi a indiqué que les pressions exercées sur la Syrie sont dues à ses positions appuyant la résistance, ajoutant que l'Iran se tient à ses côtés. Il a insisté sur la nécessité d'œuvrer à sortir de la crise en Syrie, sur la base du dialogue national et de la réforme globale loin de toute ingérence étrangère.