Les enquêteurs de la brigade de la Gendarmerie nationale de Béni Mered (Alger) ont traité une affaire d'escroquerie consistant en la vente, par un commerçant, de mazout, ajouté à l'huile de table, qu'il présentait comme étant de l'huile de moteur. L'enquête a démarré suite à des informations parvenues à la brigade, selon la Gendarmerie, autour de cette pratique. Sur les lieux, les gendarmes ont constaté que le commerçant, âgé de 36 ans, exerçait en toute légalité, et ce, depuis longtemps, puisqu'il a présenté des documents, «sauf que durant la dernière période, et profitant de la pénurie enregistrée en matière d'huile de moteur sur le marché national, et attiré par le gain facile, il a procédé à l'achat d'importantes quantités de mazout auxquelles il ajoutait de l'huile de table et vendait le tout comme étant de l'huile de moteur, au prix de 300 DA, confirmant les informations circulant parmi les conducteurs qui ont connu des pannes de moteur de leur véhicule», explique la Gendarmerie. L'enquête menée par les gendarmes leur a permis de savoir que le commerçant mis en cause louait deux garages limitrophes. Après une fouille, les gendarmes ont découvert que le commerçant exploitait le premier garage pour le dépôt de mazout, et des jerricans de 200 litres remplis d'huile, tandis que le deuxième garage servait au dépôt de bidons de 10, 20 et 40 litres. Poursuivant l'enquête, les gendarmes découvrent des étiquettes portant les marques «Huile Corolla», «Huile Naftilia», «Huile Tassilia», «Huile Chelia», et «Huile Chafia». Le commerçant mis en cause est accusé de mettre ces étiquettes dans des emballages contenant du mazout et d'autres huiles, les présentant comme étant de l'huile pour moteurs. Après vérification des documents du propriétaire de l'atelier, les gendarmes ont découvert qu'il disposait d'un registre de commerce non conforme au lieu de l'activité actuelle, puisqu'il exerçait, auparavant, à Bordj El Kiffan, et depuis un certain temps, il a changé le lieu de son activité, à l'actuelle adresse, sans en informer la tutelle, selon les gendarmes. Les enquêteurs ajoutent que le mis en cause a reconnu coller les étiquettes saisies sur les produits incriminés, les présentant comme étant de l'huile pour moteur. Il a reconnu avoir procédé à l'impression des étiquettes dans une imprimerie, à Alger, selon la Gendarmerie. Après l'opération de fouille, les gendarmes ont saisi, dans le premier garage, 28 jerricans de 200 litres, remplis d'une matière indéterminée, quatre jerricans de 200 litres, remplis de mazout, neuf bidons de 20 litres, remplis de mazout, et une citerne d'une capacité de 1000 litres, contenant des huiles. Les gendarmes ont saisi, dans le deuxième garage, 2976 bidons d'un litre, remplis, portant l'étiquette Naftilia, 2700 bidons d'un litre, remplis, portant l'étiquette Chafia, 936 bidons d'un litre, remplis, portant l'étiquette Tassilia, 460 bidons de 20 litres vides, 732 bidons Tassilia de 5 litres, vides, 160 bidons Chélia de 5 litres, pleins, 56 bidons Chafia, de cinq litres, pleins, 13 barils d'huile de 200 litres, pleins, de 2700 bidons d'un litre, vides, et de 200 autres bidons d'un litre, vides, en plus de la saisie de 500 étiquettes des marques Corolla, Naftilia,Tassilia, Chélia et Chéfia. Après l'expertise faite par l'Institut national de criminologie et l'expertise faite par Naftal, ces huiles sont totalement dépourvues de quelque produit chimique qui aiderait à l'élimination des acides qui résultent de l'opération d'oxydation due à l'utilisation, et que, par conséquent, est inutilisable et nuit à l'état de quelques composantes internes du moteur, à moyen et long terme, selon la Gendarmerie nationale. Le mis en cause a été présenté devant le procureur de la République près le tribunal d'El Harrach qui a ordonné son placement en détention préventive.