La CAN 2012, co-organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale, s'est achevée, dimanche soir sur une énorme surprise, la consécration de la Zambie pour la première fois de son histoire aux dépens de la Côte d'Ivoire. Les Chipolopolos (balles de cuivre) ont terrassé les Eléphants de la Côte d'Ivoire, grands favoris de la compétition, au terme d'une finale sans buts et d'une séance de tirs au but longue et insoutenable. Après avoir battu deux autres grands favoris, le Sénégal au premier tour, et le Ghana en demi-finale, les Zambiens ont forcé le destin lors de cette mémorable finale disputée à Libreville où la Zambie avait perdu toute une sélection en 1993 suite à un crash d'avion sur le littoral de la capitale gabonaise. Les poulains de Renard ont promis et juré d'honorer la mémoire de leurs compatriotes et prédécesseurs, et ils ont tenu leur promesse. C'était, peut-être un signe du destin (dixit Renard), mais les camarades de Christopher Katongo, meilleur joueur du tournoi, n'ont nullement volé leur sacre. Ils ont donné une leçon de solidarité, d'application et d'engagement aux stars de la Côte d'Ivoire qui ne s'attendaient guère à une telle résistance de la part des Chipolopolos. «Il faut un peu plus qu'un Drogba pour m'intimider. Je ne vois pas pourquoi nous devrions trembler devant la Côte d'Ivoire», disait avant la finale le gardien zambien Kennedy Mweene, qui avait arrêté un penalty lors de la série fatidique des tirs au but. La première et historique consécration de la sélection zambienne a été obtenue avec des joueurs évoluant en Afrique ; en Zambie, en Afrique du Sud et en RD Congo pour la plupart. Seuls trois éléments jouent hors du continent, et pas dans les grands championnats européens, en l'occurrence James Chamanga et Christopher Katongo, qui monnayent leur talent en Chine, et Emmanuel Mayuka qui joue en Suisse. La politique du tout-professionnel adoptée par la plupart des pays africains a subi un cuisant échec une nouvelle fois. Après l'Egypte qui mise essentiellement sur son produit local, c'est au tour de la Zambie de prouver que cette stratégie du tout-professionnel ne garantit pas le succès sur les terres africaines. Il suffit de faire confiance au produit du cru, d'accomplir un travail continu et de longue haleine, comme l'ont si bien fait les Zambiens, les Gabonais, les Tunisiens et les Soudanais ces dernières années, les Algériens et les Egyptiens par le passé, pour réussir. A bon entendeur…