Historique - La Zambie règne sur l'Afrique. Pour la première fois de leur histoire, les Chipolopolos ont remporté la Coupe d'Afrique des Nations en venant à bout de la Côte d'Ivoire (0-0, 8 tab à 7), hier soir. Dix-neuf ans après l'accident d'avion qui avait décimé l'équipe nationale d'alors, la Zambie a écrit un chapitre bien plus joyeux de son histoire, hier à Libreville, là où le drame s'était déroulé. Les Chipolopolos d'Hervé Renard ont remporté la première Coupe d'Afrique des Nations de leur histoire en venant à bout de la Côte d'Ivoire. Tout cela au terme d'une rencontre fermée et d'une séance de tirs au but irrespirable (0-0, 8 tab à 7). Champions d'Afrique pour la première fois, les Zambiens ont déjoué tous les pronostics en battant notamment les Sénégalais au premier tour, les Ghanéens en demi-finale et en venant à bout d'une équipe de Côte d'Ivoire maudite. Génération dorée. Mais maudite. A l'image de Didier Drogba, qui a eu la balle du titre au bout du pied mais qui l'a envoyée, sur penalty, au-dessus du but de Kennedy Mweene. Ce même Mweene a vu quelques minutes plus tard le tir au but de Gervinho filer loin de son cadre. Gagné par la peur, l'Ivoirien n'avait pas envie d'y aller. Il avait raison. Sunzu, lui, n'a pas tremblé et envoyé la Zambie au paradis. Avant cette séance de tirs au but, l'enjeu a souvent pris le pas sur le jeu et les occasions n'ont pas plu sur Libreville. Les deux équipes ont néanmoins eu l'opportunité de l'emporter durant le match. Pendant le temps réglementaire pour la Côte d'Ivoire, suite au fameux penalty manqué par Drogba (69e). Durant la prolongation, par Chris Katongo. Elu meilleur joueur du tournoi, le Zambien a trouvé le poteau de Barry Copa (94e), qui aura terminé la compétition sans avoir encaissé le moindre but. Et sans trophée. Il était écrit que la Zambie irait au bout de ses rêves. Hervé Renard l'avait prédit. Le retour des Chipolopolos en terre gabonaise, près de deux décennies après le drame de 1993, était forcément «un signe du destin». Le pèlerinage émouvant, à deux jours de la finale, sur la plage de la capitale gabonaise où s'est écrasé l'appareil, n'aura pas été vain. Rien ne pouvait arriver à l'invité surprise de cette finale, dont le parcours plein de symboles aura marqué cette Coupe d'Afrique. Malgré leur jeunesse, malgré l'état piteux du terrain au fil des minutes et des chutes de pluie, les Zambiens ont fait preuve de courage et de sang-froid, notamment lors de la séance décisive. Alors que Gervinho a traîné les pieds, pas sûr de son fait, et finalement frappé à côté, alors que Kolo Touré a trouvé Mweene sur la trajectoire, Sunzu n'a pas tremblé. La Zambie pouvait fêter (tous) ses héros. Les Chipolopolos, qui s'étaient inclinés deux fois en finale (1974 et 1994), ont donc réussi leur pari de rendre hommage par la plus belle des manières à leurs prédécesseurs de 1993, décédés dans un accident d'avion au large de Libreville. Renard : «C'est incroyable» «On a encore du mal à réaliser ce qui se passe. On y a toujours cru et on s'est dit que c'était notre jour. C'est cruel pour la Côte d'Ivoire de perdre aux penalties, mais c'est mérité pour nous. J'avais dit aux joueurs qu'une équipe de «remplaçants» avait réussi à amener la Zambie en finale en 1994 (ndlr : après le crash de 1993), alors pourquoi pas nous ? Ils l'ont fait. On s'est préparé sans pression, on est resté ensemble, on a été soudé. Avec peu de visites à l'hôtel. Parfois on se demandait même si on faisait bien cette CAN. Gagner aux tirs au but, ce n'est peut-être pas la meilleure façon, mais on ne va pas se plaindre. On savoure et on va encore savourer ce moment. Car on a marqué à jamais l'histoire du football zambien. J'ai la chance de mettre mon nom en tant que sélectionneur de cette équipe. Mais je relativise toujours les choses, dans les bons comme les mauvais moments. J'en profite pour remercier Claude Le Roy et Kalusha Bwalya, car sans eux je ne serais pas là. Je leur dois tout. Je reste en Zambie. J'ai encore des rêves, à 43 ans. Celui de qualifier l'équipe pour la prochaine Coupe du monde est un autre rêve», a indiqué Hervé Renard, l'entraîneur des Chipolopolos. Zahoui : «Ce n'est pas la fin du monde» «Une finale ça se gagne, là on perd aux tirs au but. C'est un échec oui, mais ce n'est pas la fin du monde. Il va falloir tirer les leçons de cette CAN. On finit meilleure défense, meilleure attaque, mais on manque encore le coche. C'est frustrant. On a eu l'opportunité de marquer les premiers, on ne l'a pas fait. La Zambie a ensuite pris confiance. On n'a jamais su développer notre jeu. La Zambie l'a-t-elle surprise à ce point ? Non, on savait que ça allait être une finale compliquée, la Zambie voulait la Coupe comme nous et ils ne sont pas arrivés là par hasard. Je crois que l'on n'a pas su tuer le match. Ce fut une finale indécise, mais les joueurs sont allés au bout d'eux-mêmes. Il faut de la sagesse pour digérer, analyser tout ça. Ne pas se précipiter dans des déclarations à chaud», a déclaré François Zahoui à la fin du match La malédiction Drogba, héros malheureux Le rôle de sauveur qui semblait dévolu à Drogba n'a pas été tenu. S'il a raté l'ouverture du score sur penalty, donc, s'il a peiné face à la vitesse de la défense zambienne, l'attaquant de Chelsea a tenté de guider les siens jusqu'au bout. Il avait offert une passe magique à Yaya Touré (30'), pour un tir de peu à côté, et a résisté à la pression lorsqu'il a fallu défier à nouveau Mweene, pour le cinquième tir au but de la Côte d'Ivoire. Mais la Côte d'Ivoire repart invaincue, sans avoir encaissé le moindre but, mais sans le trophée... Comme en 2006 (déjà aux tirs au but), Drogba a vu le titre lui filer entre les doigts. «On peut être battus sans prendre de but», disait avant le match Hervé Renard, le sélectionneur zambien. Ce constat a finalement pris corps du côté de la Côte d'Ivoire : sans avoir concédé de but, sans avoir été battue dans le tournoi (finale comprise), elle repart du Gabon sans le trophée derrière lequel elle court depuis 1992. La génération Drogba pourrait ne pas avoir le temps d'écrire une page à nouveau glorieuse. Le flambeau sera peut-être repris par son héritière. Ce ne serait pas une première. La distinction Chris Katongo, meilleur joueur du tournoi Le capitaine de la Zambie, Christopher Katongo, qui a remporté la CAN-2012, a été élu meilleur joueur du tournoi, à l'issue de la finale remportée par son équipe aux tirs aux buts (8-7) hier face à la Côte d'Ivoire. L'attaquant de Henan Jienye en Chine a signé trois buts pendant le tournoi dont il est un des meilleurs buteurs (6 joueurs à 3 buts). Christopher Katongo, qui disputait sa quatrième CAN, a aussi été élu meilleur joueur de la finale. Avant d'aller Chine en 2011, il n'avait évolué que dans des clubs mineurs en Europe, à Brondby (Danemark), Bielefeld (Allemagne) et Xanthi (Grèce), avec une Coupe du Danemark comme unique ligne à son palmarès. Mali Seydou Keita dans le viseur de Liverpool Le milieu international malien du FC Barcelone, Seydou Keita, intéresse fortement les Anglais de Liverpool, en vue d'un recrutement pour la saison prochaine, rapporte hier le tabloïd anglais The Sun. Seydou Keita demandera au club catalan de négocier son transfert vers Liverpool, à la fin de la saison, ajoute la même source, qui précise que le Malien a envie de quitter le club catalan pour avoir plus de temps de jeu. Keita, qui avait rejoint le FC Barcelone en provenance du FC Séville, aurait même demandé à l'entraîneur du Barça Guardiola de le laisser partir au prochain mercato estival. Avec la sélection malienne, Seydou Keita est parvenu à monter sur le podium de la CAN-2012, après la victoire décrochée samedi face au Ghana (2-0), en match de la 3e place.