La commission d'enquête interministérielle est attendue aujourd'hui à l'usine de production de lait et dérivés Tassili de Draâ Ben Khedda, selon un membre du collectif des travailleurs. Annoncée pour le 19 février, la commission, composée des représentants des ministères de l'Agriculture, de l'Industrie et du groupe Giplait, n'a pu venir d'Alger en raison de l'attentat à la bombe perpétré le même jour sur la RN12, à hauteur des Issers, dans la wilaya de Boumerdès. «La commission est attendue pour demain (aujourd'hui, ndlr), a ajouté notre source, avant qu'un responsable fédéral ne nous contacte pour confirmer la venue de la commission.» En grève depuis le 9 octobre 2011, les travailleurs de la laiterie de DBK revendiquent, faut-il le rappeler, la reprise par l'Etat de l'unité et une commission d'enquête. Dans un PV de réunion, rédigé le 24 janvier dernier, tenue au siège de la Fédération nationale des travailleurs de l'industrie agro-alimentaire (FNTIAA), il a été convenu «le gel de la grève et la reprise de l'activité par l'ensemble des travailleurs de la laiterie de DBK, pour permettre à la commission d'enquête d'engager son travail dans le calme et la sérénité». Cependant, des conditions y ont été introduites. Il s'agit de statuer au préalable sur le cas de la poudre de lait actuellement engagée dans le processus de fabrication du lait en sachet, se trouvant au niveau de l'atelier de recombinaison dont la date de validité est arrivée à expiration le 27 septembre 2011, soit 13 jours avant la grève. A cela s'ajoute l'annulation de l'ensemble des actions de licenciement arbitraire prononcées par l'employeur, ainsi que le retrait de toutes les plaintes et arrêt des poursuites engagées par l'employeur contre les travailleurs. Pour le représentant du collectif des travailleurs, «la venue de la commission ne signifie aucunement la reprise effective du travail». Mais, enchaîne-t-il, «nous attendons avec impatience que les enquêteurs statuent sur la poudre, que nous disons, encore une fois, qu'elle a été utilisée alors qu'elle était déjà périmée». La reprise n'est pas garantie «Les résultats de l'enquête seront déterminants pour la suite de notre combat.» Par ailleurs, notre source n'a pas manqué de dénoncer le refus d'accès aux représentants de la presse le 19 février dernier. Selon cette dernière, «les agents de gardiennage n'ont pas autorisé les journalistes à accéder à l'usine sous les ordres de leurs supérieurs». Au sujet de la reprise du travail, notre interlocuteur estime qu' «il est prématuré de parler de reprise. Cela nécessitera quelques jours». Un rassemblement de l'ensemble des travailleurs de l'ex-Orlac est prévu aujourd'hui à l'intérieur de l'usine. Cette action, se veut, explique notre source, «une autre occasion de rassembler la famille des travailleurs, faire le bilan du débrayage qui a duré près de cinq mois, en plus de se concerter pour l'avenir». Finira-t-on par voir l'usine de Draâ Ben Khedda en marche ? C'est en fait ce qu'attend la population de toute la wilaya de Tizi Ouzou. Cette dernière a souffert le martyre toute la période qu'a duré le mouvement de grève. Pénurie, anarchie et spéculation sur la distribution et la vente du lait en sachet, sans précédent, ont été enregistrées à travers dans toute la wilaya.