La laiterie de Draâ Ben Khedda, en grève depuis plus de quatre mois, rouvrira ses portes demain, selon une décision des travailleurs grévistes prise à l'issue d'une médiation menée par des membres de l'Ugta, venus spécialement d'Alger, ceux de Tizi Ouzou étant accusés de parti pris en faveur du repreneur. Un accord a finalement été signé entre les travailleurs grévistes et le patron de l'unité qui a accepté de surseoir à sa décision de licencier les meneurs et de retirer les plaintes déposées contre eux devant la justice. En contrepartie, les grévistes doivent mettre fin à leur débrayage et assurer la réouverture de l'unité, restée fermée depuis le lancement de la grève le 9 octobre dernier. En outre, la commission d'enquête mise sur pied en décembre dernier par les ministères de l'Industrie et de l'Agriculture ainsi que le groupe Giplait se déplacera également demain pour entamer ses travaux censés déterminer si le repreneur de cette laiterie publique privatisée en 2008, s'est rendu coupable de pratiques frauduleuses comme l'accusent les initiateurs de la grève. Des initiateurs de la grève qui semblent avoir abandonné la revendication de renationalisation de leur unité, même s'ils précisent que cette reprise du travail n'est pas un arrêt de la grève, mais seulement un gel du débrayage permettant à la commission d'enquête de faire son travail.Cette nouvelle de la réouverture de la laiterie de Draâ Ben Khedda réjouira certainement les habitants de la wilaya de Tizi Ouzou qui ont pâti de la tension, née de cette grève, autour du sachet de lait pasteurisé à 25 dinars. Particulièrement les petites bourses qui ont été contraintes d'offrir à leurs enfants du lait de vache à 40 dinars, ou même du lait à 80 dinars. Une situation qui a aussi profité à certains spéculateurs, sans scrupule, qui se «débrouillaient» une certaine quantité de lait pasteurisé pour le revendre illégalement jusqu'à 35 dinars le sachet.