Les affrontements se poursuivent encore entre l'armée malienne, appuyée par des hélicoptères, et des rebelles touaregs du MNLA au nord du Mali. Le torchon brûle encore entre l'armée malienne et les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), fraîchement revenus de Libye et lourdement armés. Plusieurs localités et positions de l'armée dans le nord du Mali ont été visées et attaquées par les rebelles. Les combats se poursuivent encore entre l'armée malienne, appuyée par des hélicoptères, et des rebelles touaregs du MNLA, dans la région de Tessalit (nord-est du Mali). Troupes militaires sur le sol appuyées par les hélicoptères de l'armée malienne avancent vers les régions du Nord en l'occurrence vers le camp de Tessalit où les combats se sont intensifiés depuis jeudi dernier. «Nous sommes à dix kilomètres du camp de Tessalit», a affirmé une source militaire malienne à une agence de presse. «Aujourd'hui, ce sont les hélicoptères qui sont intervenus dans les combats. Il n'y a pas eu de combats au sol», a précisé la même source militaire. L'insurrection des Touareg, en sommeil depuis 2009, fait craindre le pire à Bamako. Les affrontements qui se poursuivent depuis le 17 janvier n'augurent rien de bon dans un pays déjà rongé par l'activisme des groupes islamistes d'Aqmi et de réseaux de contrebandiers. Cette rébellion, la plus importante depuis 2009, a ainsi provoqué l'exode de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Elles ont trouvé refuge dans des campements au Mali, mais aussi dans des pays voisins : au moins 10 000 au Niger et 9000 en Mauritanie, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Outre cet exode massif, il faut dire également que les combats ont fait de nombreuses victimes. On déplore ainsi beaucoup de morts et de blessés des deux côtés, sans qu'il soit possible d'établir de sources indépendantes un bilan précis des pertes. «Le MNLA inquiète Bamako non seulement à cause de son savoir-faire en matière de combats, mais aussi parce qu'il est une entité inconnue. On ne connaît ni sa structure ni son chef, ni même la solidité de sa formation», a expliqué Philippe Hugon, spécialiste de l'Afrique à l'Institut des relations internationales et stratégique (Iris), dans une interview à France 24. Plus dangereux, relève-t-il, que les générations de combattants précédentes, les rebelles sont pris, aujourd'hui, très au sérieux par le pouvoir en place, après l'échec du dialogue, lancé par Bamako en novembre 2011. La preuve en est l'important redéploiement militaire mis en place ces derniers mois dans le nord du Mali. «Si certains (Touareg) ont intégré le processus de paix offert par le gouvernement du président Amadou Toumani Touré, d'autres l'ont rejeté. Certaines branches ont toujours jugé, en effet, que Bamako n'avait pas respecté ses engagements en faveur des Touareg, signés lors des accords d'Alger en 2006, laissé à l'abandon la région du Nord rongé par la paupérisation et les mauvaises récoltes», a déclaré à la presse internationale Pierre Boilley, professeur d'histoire d'Afrique contemporaine à l'université Paris I et directeur du Centre d'études des mondes africains (Cemaf).