Plusieurs dizaines de jeunes chômeurs de la commune d'Agueni Gueghrane, 50 km au sud de Tizi Ouzou, sont sortis hier matin pour manifester et crier leur ras-le-bol. Ils ont bloqué la circulation automobile au niveau du chemin communal qui relie leur localité au chef-lieu de daïra, Ouadhias, entre 10 et 11 heures, à l'aide de grosses pierres et de troncs d'arbre. La route n'a été rouverte à la circulation qu'après l'intervention des services de sécurité qui ont dispersé la foule, ce qui a provoqué quelques heurts avec les manifestants. Aucun dégât ni victime n'ont été déplorés, précise une source locale. Les protestataires, dont la majorité était des jeunes chômeurs et diplômés, réclament essentiellement des postes de travail. Ils ont dénoncé le chômage sans cesse galopant qui hante le quotidien d'une bonne partie des habitants de la commune d'Agueni Gueghrane, connue naguère pour sa quiétude. Les jeunes chômeurs de cette localité montagnarde sont excédés par leur marginalisation par les autorités. Ils réclament des projets et des perspectives qui créeront une dynamique économique au niveau local dans l'immédiat. «Les autorités de notre wilaya ne s'intéressent à nous que lors des élections, après personne ne se soucie de nous. Des hommes de 40 ans, avec des diplômes universitaires dans la poche, n'ont jamais travaillé. Où sont les promesses de l'Etat ?», fulmine un jeune d'Agueni Gueghrane. Ils menacent d'ailleurs de reprendre le chemin de la protestation jusqu'à satisfaction de leurs doléances, dont des logements sociaux pour les jeunes chômeurs, la réalisation de structures sportives de proximité et un stade communal, des foyers de jeunes pour chaque village, etc. Le recours à des mouvements de prostration de rue, tels que le blocage de route et la fermeture des APC, est devenu monnaie courante à Tizi Ouzou ces dernières années. Pratiquement aucune commune n'a été épargnée.