Le secteur de l'information est engagé dans un processus de réhabilitation pour doter les entreprises publiques de moyens leur permettant de s'inscrire dans la concurrence avec la prochaine ouverture de l'audiovisuel, a fait savoir le ministre de la Communication, Nacer Mehal. «Cet engagement n'est pas une action conjoncturelle mais répond à la nécessité de réhabiliter le secteur public de l'information», a-t-il dit lors de l'installation de la commission de revalorisation des salaires des travailleurs du secteur public de l'information et de la communication. Outre la revalorisation des salaires, cette commission se penchera sur l'homogénéisation de la nomenclature des postes et l'organisation des carrières des autres catégories de travailleurs du secteur de l'information. Une fois finalisé, ce travail sera présenté avec les propositions déjà élaborées par la commission des journalistes au gouvernement afin de se prononcer sur l'ensemble des points abordés par ces deux commissions. Il a expliqué, à ce propos, que le secteur public doit se préparer à la «rude concurrence qui s'annonce et qui risque de provoquer une déperdition des compétences professionnelles des entreprises publiques de presse». Le ministre a annoncé à cet effet qu'une clause sera introduite dans les accords salariaux, accordant aux dirigeants des entreprises publiques de presse la possibilité d'accorder des salaires conséquents, négociés avec des professionnels qu'ils jugeraient utiles de garder ou de recruter. «Le nivellement par le bas doit cesser», a affirmé le ministre qui a estimé que les grands journalistes ou animateurs doivent désormais négocier leurs salaires avec l'employeur. S'agissant du projet de grille de salaires de référence des journalistes et des assimilés du secteur, il a affirmé «qu'il était en train de mettre tous les moyens pour sa mise en oeuvre avec un effet rétroactif à partir de janvier 2012». Il s'est engagé, à cette occasion, d'étendre ces mesures d'application aux autres corps de métiers des entreprises concernées. De son côté, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, a réitéré l'engagement de la centrale syndicale à soutenir la démarche initiée par le ministère de la Communication pour réhabiliter la presse publique, appelant les travailleurs et leurs représentants syndicaux à «ne pas verser dans la précipitation». C'est ainsi qu'il s'est interrogé sur les raisons ayant poussé certains représentants syndicaux à recourir à un rapport de force, au moment où les négociations étaient en cours. Il considère toutefois que «cette action n'a pas freiné le processus de négociations mais l'a plutôt gêné», en promettant «de remonter la pente». M. Sidi Saïd a, par ailleurs, révélé que l'incidence financière de ces augmentations salariales a été évaluée sans pour autant fournir de chiffres sur les montants qui seront mobilisés à cet effet.