Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, est revenu sur la participation de l'Algérie au Forum mondial de l'eau tenu à Marseille, en France, affirmant que beaucoup de pays participant à cette 6e édition du Forum mondial avaient reconnu l'effort consenti par l'Algérie dans le domaine de la sécurisation en eau, étant donné que notre pays est soumis au problème hydrique. «Le Forum étant une importante vitrine mondiale, nous avons tenu à y participer en force pour montrer ce qu'a réalisé l'Algérie depuis son indépendance, surtout que nous fêterons le 50e anniversaire bientôt, en insistant particulièrement sur les dernières années durant lesquelles un effort gigantesque a été fait», a-t-il déclaré en marge d'une séance de questions orales au Conseil de la nation. Selon lui, «l'expérience algérienne était demandée un peu partout» à l'occasion de la visite au stand Algérie d'une dizaine de ministres européens, arabes et africains. M. Sellal a affirmé avoir tiré de ce Forum «des conclusions que l'Algérie allait prendre en main». La présence algérienne avait aussi pour objectif, a dit le ministre, de démontrer que l'Algérie «était solidaire avec bon nombre de pays africains qui souffrent du problème de l'eau et de l'assainissement puisqu'il y a chaque jour des enfants qui meurent de soif et de maladies à transmission hydrique». «En ma qualité de président du Conseil des ministres arabes de l'eau, j'ai porté la voix des pays arabes au niveau du Conseil mondial de l'eau. L'Algérie a démontré la difficulté de la problématique des eaux transfrontalières au Sahel et au Moyen-Orient», a dit le ministre. Il a souligné, dans ce sens, que l'exemple de l'Algérie, de la Tunisie et de la Libye a été cité durant ce Forum qui se tient du 12 au 17 mars à Marseille. Ces trois pays ont conçu un modèle avec l'Organisme sahélo-sahélien (OSS) leur permettant d'arriver à signer une convention pour une gestion équitable et correcte d'une partie de la nappe albienne que l'Algérie partage avec ces pays voisins. L'Algérie, qui ne possédait que 44 barrages jusqu'en l'an 2000, pour une capacité de stockage de 2,2 milliards de m3, a mis en exploitation 21 nouveaux barrages durant les dix dernières années. En outre, un programme de réalisation de 13 stations de dessalement d'eau de mer est en cours de concrétisation. Par ailleurs, le ministre des Ressources en eau a qualifié l'année 2012 de «positive» en matière de stockage des ressources en eau puisque la moyenne nationale des réserves des barrages a atteint 75%. Il a relevé l'existence d'un déficit en eau dans certaines wilayas de l'ouest du pays, notamment à Mascara. M. Sellal affirme que les réserves en eau dans les barrages ont atteint 7,6 milliards m3 et devront passer à 8,5 milliards m3 avec la mise en service des nouveaux ouvrages en cours de réalisation. Au regard de sa nature topographique et géologique, l'Algérie ne peut réaliser de grands barrages pour accueillir des quantités considérables d'eau de surface estimées à 17 milliards m3 par an. Actuellement, 68 barrages sont exploités au niveau national. Station de traitement à Tindouf : les travaux lancés cet été Les travaux de réalisation de la station de traitement des eaux souterraines pour régler le problème de minéralisation dans la wilaya de Tindouf seront lancés l'été prochain, a affirmé le ministre. Un appel d'offres international pour la réalisation de cette station, d'une capacité de traitement de 15 000 m3/j, a été lancé en décembre 2011 pour une éventuelle réception définitive dans 2 ans. Le ministre souligne qu'en dépit de son arrière-goût amer, l'eau potable à Tindouf ne présente aucun danger pour la santé du citoyen car le taux de minéraux contenus dans cette eau est conforme aux normes sanitaires. Le taux de raccordement au réseau d'AEP dans cette wilaya est de 97%, soit un «record» par rapport à la moyenne nationale. A une question sur le problème d'alimentation de Relizane en AEP en dépit des ressources considérables dont dispose cette wilaya, M. Sellal a indiqué que cette dernière sera dotée d'un nouveau barrage, portant le nombre de ces ouvrages à quatre. Elle sera également alimentée par un ratio supplémentaire provenant de la station de dessalement de Bethioua (Oran), un projet encore à l'étude.