Le président du Parti de la justice et de la liberté (PLJ) a affirmé lors d'un meeting à Boumerdès que la classe politique a échoué dans sa mission de répondre aux préoccupations des Algériennes et des Algériens. «La classe politique a échoué et vous pouvez dire que j'en fais partie bien que je n'aie pas encore tenté ma chance», a-t-il déclaré avant de dénoncer le silence des responsables de partis politiques et du gouvernement après le suicide de trois enfants en Kabylie. Selon lui, ce silence ne fait qu'aggraver le fossé existant entre la population et ses gouvernants. «Aucun responsable qu'il soit du pouvoir ou du gouvernement n'a soufflé mot. Personne n'a regretté ce qui s'est produit. Les hommes politiques ont perdu leur crédibilité», a-t-il déploré. Le président du PLJ souligne que «ce n'est nullement ce type de politiciens qui vont rendre service au pays à l'avenir. Que peut-on attendre de ceux qui sont insensibles au fléau du suicide et à celui des kidnappings ? Qui veut rendre service au pays doit être sensible aux malheurs de la population», a-t-il préconisé. Selon lui, si ce genre de drame est survenu dans d'autres pays, cela aurait soulevé un tollé. Profitant de l'occasion, l'orateur est revenu sur les crimes commis en France ces derniers jours à Toulouse et Montauban, qui ont soulevé selon lui de vives réactions de la part des partis politiques, notamment ceux de droite. M.Mohamed Belaïd a souligné dans ce cadre que la focalisation des médias français sur l'origine algérienne de l'auteur des crimes ne permet pas d'améliorer les relations algéro-françaises. «Le tueur est d'origine algérienne mais il est né en France et il a une culture française. Il ne s'est jamais rendu en Algérie. Je me demande pourquoi on rappelle ses origines dans cette histoire. Si c'était un israélien, on ne l'aurait jamais mentionné», a-t-il insisté. Selon lui, ce genre de réaction n'arrange pas les choses entre la France et l'Algérie. «Il ne se focalisent que sur les choses négatives. Pourquoi n'ont-ils pas dit que Zidane qui leur a apporté une Coupe du monde est un Algérien ?», s'est-il demandé, avant de rappeler la mentalité colonialiste dans l'esprit des leaders de la droite française. Evoquant les élections du 10 mai, Mohamed Saïd rappelle que ce rendez-vous ne sera qu'une étape qui va amorcer le changement dans le pays. «Moi je suis venu pour vous dire que le changement interviendra le jour des élections. Mais ce sera la première étape d'un long processus», a-t-il expliqué. Pour lui, les Algériens réclament le changement depuis plusieurs années, et avant l'entame du vent de révolte dans le monde arabe. «Les Algériens protestent chaque jour. On a recensé une moyenne de 15 actions de rue par jour dans le pays. Et c'est là une preuve que la population veut le changement», a-t-il appuyé en appelant l'assistance à accomplir son devoir le jour du vote.