Chaque jour apporte son lot d'actions de protestation à Tizi Ouzou. Depuis le début de l'année, des dizaines d'actions de rue ont été enregistrées et cela fait même tache d'huile, à telle enseigne qu'elles sont devenues quasi quotidiennes. Rien que durant la journée d'hier, quatre actions de protestation ont été enregistrées à travers différentes localités de la wilaya. A Makouda, localité située à une vingtaine de kilomètres au nord de Tizi ouzou, des habitants du village Attouche ont fermé le siège de la daïra de 8h30 à 10 h, selon une source locale, pour des raisons inconnues. Il semblerait selon notre source que c'était pour dénoncer l'arrestation d'un jeune du village par les services de sécurité et sa mise sous mandat de dépôt. Le blocage de la daïra a été levé suite à l'intervention des responsables locaux qui ont réussi à faire comprendre aux protestataires que leur action était vaine. Du côté d'Azazga, à une quarantaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la ville des Genêts, les habitants du village Cherfa qui contestent l'attribution des logements sociaux ont aussi manifesté leur mécontentement en procédant à la fermeture des sièges de l'APC et de la daïra d'Azazga, dès les premières heures de la matinée d'hier. Par cette action, ils comptent être rétablis dans leurs droits et arracher une redistribution de ces logements qui sont la source de toutes les colères. Sur 165 logements à distribuer, une tranche de 75 est distribuée dans des conditions jugées «douteuses» par les protestataires, d'autant que la liste n'a pas été affichée. A Alma, dans la localité d'Irdjen, les bénéficiaires de logements LSP exigent la remise des clefs et dénoncent les retards dans les réalisations. Au sud-ouest de la wilaya, à Draâ el Mizan, à un peu plus d'une trentaine de kilomètres de la capitale du Djurdjura, ce 1er avril a été aussi une journée de fronde et de colère. En effet, les habitants des villages Belouadi et Azrou N'tamarth, à quelques six kilomètres entre Tizi Ghennif et Draâ El Mizan, sont de nouveau revenus à la charge et ont complètement bloqué la RN 68. Ils réclament le bitumage de la route reliant ces deux localités et remis sur le tapis d'autres revendications déjà exprimées. Au mois de janvier dernier, ces mêmes habitants avaient procédé au blocage du même axe routier pour exiger de meilleures conditions de vie, dont la réalisation d'un réseau d'assainissement fiable, le ramassage scolaire, le gaz naturel et l'eau potable. L'axe routier en question qui va jusqu'aux Issers, dans la wilaya de Boumerdès, est un axe routier qui traverse des centaines de terres agricoles, et les autorités ont promis 800 millions de centimes dans le cadre du plan de développement communal (PCD), mais en dernière minute, cette cagnotte a été revue à la baisse, avons-nous appris. A chaque fois, les autorités locales promettent d'inscrire ces projets le cadre des plans de développement communaux et dans le plan quinquennal, ce qui exacerbe davantage la colère des protestataires. Toujours dans la même commune de Draâ El Mizan, les habitants de la cité dite Lehdjer-Boukeba ont pour leur part fermé la RN 25 qui traverse la localité de Draâ El Mizan et qui la relie à celle de la gare Aomar à Bouira et la route du village Ichoukrène pour exiger leur raccordement au réseau de gaz naturel et le bitumage de la route qui mène de la cité vers le village cité plus haut.