De nombreuses actions de protestation ont été menées à travers de nombreux villages de la wilaya pour protester contre la persistance de la pénurie d'eau potable. A chaque saison estivale, le sempiternel problème de pénurie d'eau potable refait surface dans la wilaya de Tizi Ouzou. Celui-ci s'accentue un peu plus dans les nombreuses localités rurales. Une telle situation ne manque pas de provoquer la colère au sein des populations des régions enclavées où les habitants éprouvent d'énormes difficultés pour s'alimenter en eau. Le secteur de l'hydraulique dans la wilaya a certes amorcé des avancées notables ces dernières années, en réalisant plusieurs projets en matière d'AEP, mais cela demeure insuffisant, puisque les objectifs escomptés ne sont pas encore atteints. La décision de faire bénéficier plusieurs localités de la zone Sud de la wilaya, allant de M'kira à Ouadhias, de l'eau du barrage Koudiat Acerdoun (Bouira), a été largement applaudie lors de l'inauguration du projet par le ministre des Ressource en eau en juillet 2010. Le ministre avait annoncé alors que les pénuries d'eau potable vont être bannies du vocabulaire de la population locale. Or, plus d'une année plus tard, le secteur patauge toujours dans d'innombrables problèmes, notamment de gestion, de distribution et d'entretien des réseaux d'alimentation. D'où la colère de villageois dans des communes, se retrouvant souvent dans la contrainte de recourir à des actions de rue pour se faire entendre. C'est le cas de certains villages de M'kira qui ne cessent de crier leur ras-le-bol, reprochant à l'administration de ne pas s'occuper de leurs doléances. Devant cet état de fait, les villageois ont eu recours à la protestation publique en organisant des sit-in devant les sièges de l'ADE (Algérienne des eaux), de la daïra de Draâ El Mizan et de l'APC de M'kira. De leur côté, les habitants du village Iaallalen (commune d'Aït Yahia Moussa) se sont déplacés dernièrement jusqu'au bureau de l'ADE à Draâ El Mizan, pour réclamer l'alimentation en eau de leur village. Selon ces villageois, la carence dans leur alimentation est due à «la négligence» d'un agent travaillant sur le site de distribution à Boumahni, où se trouve le puits par lequel est alimenté ce village. De leur côté, les habitants d'Imezgharen (commune de Frikat), subissent eux aussi le même calvaire. Les infructueuses promesses des responsables locaux ont poussé ces villageois à occuper, pendant deux jours consécutifs, le siège de l'ADE à Draâ El Mizan. «Depuis des mois, nous réclamons notre part d'eau, mais aucune solution», nous dira un villageois. Les habitants de Kirouane, un village situé sur les hauteurs de la ville de Draâ El Mizan, souffrent également de l'insuffisance dans leur alimentation en eau, puisque, selon ces villageois, ils ne reçoivent de l'eau que tard dans la nuit et de façon irrégulière. Ils ont eu recours, eux aussi, à l'occupation du siège de la daïra de Draâ El Mizan. A Aït Abdelmoumène, commune de Tizi Ntléta, les villageois ont fermé le siège de l'ADE et celui de l'APC pour crier leur ras-le-bol quant au manque d'eau dans les foyers et des travaux de pose d'une conduite en PEHD. A terme, celle-ci s'est avérée, lors de sa mise en service, obstruée en plusieurs endroits. Dans cette situation, les citoyens n'ont pas d'autre choix que de s'approvisionner en citernes, achetées à 1500 DA l'unité. A signaler que d'importantes quantités d'eau se perdent dans d'innombrables fuites, signalées au quotidien au lieudit Azrou N'Tamarth, à Draa El Mizan. A rappeler que l'année passée, les villages Sanana et Ichoukren n'ont pas été alimentés en eau pendant plus d'un mois, à cause d'une défaillance sur le réseau de distribution. A Ouled Meriem (Tizi Gheniff), les pertes d'eau sont également énormes, alors que la conduite concernée attend vainement depuis huit mois sa réfection. Pendant que ces problèmes d'eau s'accentuent de jour en jour dans les villages, les services de l'ADE et ceux de l'hydraulique se rejettent la balle de la responsabilité quant à la réfection des conduites et des réseaux de distribution.