Les travailleurs de l'Entreprise de gestion des aéroports de l'Ouest (EGSAO) poursuivent la grève de la faim qu'ils observent devant le siège de la direction à l'aéroport d'Oran. Hier, au sixième jour de ce mouvement de protestation, ils ont été rejoints par un citoyen «qui a voulu exprimer sa solidarité avec notre mouvement qui est légitime et légal», a estimé un des grévistes. Jeudi, des délégations de travailleurs des aéroports de Tiaret et Tlemcen se sont rendus au chevet des grévistes de la faim dont la santé commence à ressentir les effets du jeûne et du stress engendrés par ce mouvement initié pour protester contre le refus de la direction de reconnaître la légalité de la section syndicale de l'entreprise «pourtant légalement élue par les travailleurs des neuf aéroports de la région Ouest et Sud-Ouest gérés par l'EGSAO», affirme notre interlocuteur. «Nous recevons chaque jour des marques de soutien mais cela n'a pas poussé la direction générale à amorcer un dialogue avec nous. Le mépris qu'elle affiche n'arrange pas les choses», soutient notre interlocuteur. Pour lui, les responsables de l'EGSAO ne veulent pas admettre qu'ils sont en train de créer une situation de non-droit : «En refusant la légalité de la section syndicale de l'entreprise, ils ne font que fouler aux pieds la réglementation en recourant à l'arbitrage de l'Union territoriale ; ils savent que c'est une démarche illégale puisque cette structure n'a d'influence que sur les sections d'unités qui relèvent de ses compétences géographiques. Nous n'aurions jamais contesté son intervention s'il s'agissait de la section de l'unité de l'aéroport d'Oran. Les textes sont clairs. Nous dépendons de la fédération, car nous représentons les travailleurs de neuf aéroports répartis à travers les régions ouest et sud-ouest du pays», précise notre source. Ces grévistes dénoncent également les licenciements de certains de leurs collègues, qu'ils n'hésitent pas à qualifier d'arbitraires : «C'est une situation de non-droit qui s'est créée. Il suffit d'un rien pour se voir licencié ou muté vers un autre poste. Nous demandons l'intervention du ministère de tutelle, car au train où vont les choses, le pire est à craindre. En janvier dernier, j'ai été insulté et agressé par un responsable de l'entreprise. J'ai déposé une plainte et j'attends que la justice tranche sur cette affaire», souligne notre interlocuteur qui ne manquera pas de démentir les informations faisant état d'un mouvement de grève de la faim initié par des travailleurs de l'aéroport de Tiaret.