Un élan de solidarité commence à voir le jour un peu partout dans les aéroports de l'ouest du pays. «Nos revendications sont légitimes et l'action sera maintenue quel que soit le prix à payer.» Tel a été le cri de détresse qui a été lancé hier par le syndicaliste de l'Entreprise de gestion des structures aéroportuaires d'Oran, Atrous Mohamed. Ce dernier, en compagnie de ses trois camarades du même syndicat, entament le cinquième jour de leur grève de la faim illimitée. Les nouvelles qui parviennent du lieu de leur mouvement sont à la fois mauvaises et bonnes. La première est que l'état de santé des trois grévistes commence sérieusement à se dégrader. Le syndicaliste Atrous Mohamed a senti un malaise abdominal. Chose qui lui a valu son transfert en urgence vers la structure sanitaire de la commune d'Es-Senia où des soins nécessaires lui ont été prodigués avant de reprendre après la grève. La deuxième nouvelle est, selon les grévistes, cet élan de solidarité qui commence à voir le jour un peu partout dans les aéroports de l'ouest du pays ainsi que les messages de soutien parvenant des différents horizons du pays. «Nous sommes quatre grévistes puisque notre camarade de l'aéroport de Tlemcen vient de nous rejoindre», a indiqué Atrous. L'Entreprise de gestion des structures de l'Ouest, Egsa, vit ces quatre derniers jours, au rythme d'une grève de la faim illimitée lancée par trois syndicalistes exerçant dans la même structure. Au menu de leur action plusieurs revendications dans la réintégration de leurs deux camarades qui ont, selon les grévistes, été licenciés. Ce n'est pas tout. Les syndicalistes, s'abstenant de toute nourriture jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, exigent la reconnaissance et l'installation du nouveau syndicat qui a été légalement élu le 19 janvier dernier. «Les travailleurs de l'Egsa ont élu leurs représentants syndicaux tandis que les responsables de la même entreprise n'ont trouvé rien de mieux à faire que de bafouer la réglementation régissant l'exercice syndical en s'opposant à reconnaître notre section et ce, grâce à la bénédiction et la complicité de l'Union de wilaya», a-t-on déploré sur les lieux de la grève. «Ce n'est que trop», a ajouté un autre syndicaliste. Cela dit, les quatre syndicalistes affrontent deux fronts, le premier les oppose à la direction de l'Egsa tandis que le deuxième est ouvert contre l'Union syndicale de la wilaya d'Oran affiliée à l'Ugta. «L'Union de wilaya ne doit en aucun cas, s'immiscer dans les affaires d'une quelconque section syndicale légalement élue par les travailleurs des onze aéroports de la région Ouest du pays», a-t-on expliqué sur place. Et d'ajouter que «celle-ci ne peut s'exprimer que sur le fonctionnement de la section syndicale de l'unité d'Oran». Le conflit semble dissimuler autant de secrets. Les syndicalistes, via Atrous Mohamed, estiment que «les décisions qui ont été prises par la direction der l'Egsa, dont des licenciements, ne sont autres que des mesures de représailles vu que notre syndicat n'a pas fléchi à leurs pressions depuis son élection le 19 janvier de l'année en cours». «Tant que notre direction s'abstient d'ouvrir les portes du dialogue, nous poursuivrons notre grève de la faim illimitée», a affirmé Atrous Mohamed ajoutant que «cette direction, au lieu d'apaiser le climat tendu en prenant des mesures à la hauteur des événements, vient, dans une démarche répressive, de passer à la vitesse supérieure en me notifiant une convocation dans laquelle on m'a informé que je suis traduit demain, (aujourd'hui, Ndlr) devant la commission de discipline qui se prononcera fort probablement sur mon licenciement moi aussi».