A l'instar de plusieurs partis, le Front des forces socialistes (FFS) a présenté hier ses candidats têtes de liste aux législatives, qui ont à l'occasion prêté serment et juré fidélité «aux idéaux et à la ligne du parti». Le FFS promet une campagne dont l'objectif est la remobilisation des militants et des citoyens autour de leurs revendications politiques, sociales, économiques et culturelles. «Cette campagne n'a pas pour but de proposer un programme de gouvernement», a précisé le premier secrétaire du FFS, Ali Laskri, lors de son allocution d'ouverture de la rencontre qui a regroupé hier à Alger, les candidats têtes de liste (42 listes) qui se sont tour à tour succédés à la tribune pour prêter serment. «Cette campagne a pour but de faire reprendre aux Algériens le chemin du militantisme politique et de l'organisation citoyenne», a fait savoir M. Laskri qui reconnaît que le FFS, en tant que front, «comporte en son sein une multitude de courants». Il a eu à gérer, par contrainte, «sa propre pluralité aussi bien que lui permet la situation». Le premier secrétaire du FFS réaffirme dans ce sillage que «ces élections ne sont pas ordinaires», en raison de «la situation désastreuse que vit le pays à tout point de vue», mais aussi parce qu'elles se tiennent «dans un contexte régional et international» qui mêle, selon lui, des éléments de contestation populaires à des offensives impérialistes et néocolonialistes particulièrement cyniques. Sur le plan interne, Ali Laskri dresse un tableau noir de la situation évoquant une «grave crise politique qui sévit depuis longtemps», aggravée, estime-il, par «l'importance donnée à la violence en lieu et place de la mobilisation et de l'organisation citoyenne». «Ce qui a conduit à des échecs en cascade», note-t-il, comme «l'émergence de la violence, comme acteur politique majeur reconnu par le pouvoir, la déliquescence du système politique et judiciaire qui permet à des bandes criminelles (…) de faire reculer l'Etat», ou encore «un grand recul des conquêtes démocratiques et sociales». «Alerter sur les dangers qui guettent le pays» A la lumière de ce constat, le FFS a décidé de se battre «dans un contexte aussi défavorable au militantisme politique et éthique», en établissant ses propres règles pour aborder ces élections «qui ne se tiennent pas dans un contexte ordinaire et ne peuvent ni se dérouler de manière ordinaire, ni avoir la même finalité qu'une élection ordinaire». Aussi, comme l'explique Laskri qui rappelle les débats et les concertations qui ont eu lieu au sein du parti, les militants du FFS doivent se battre ensemble «sans rien nier de nos différences ou divergences». «Nous devons avec fermeté et une grande pédagogie militante refuser l'intimidation morale et politique qui voudrait nous imposer un agenda, une autre vision et un autre programme que celui que nous avons assigné publiquement à cette étape», lance Laskri qui réitère l'appel du parti à la mobilisation des citoyens «autour de leurs revendications». Parmi ces revendications, plusieurs têtes de liste à l'instar de Mostefa Bouchachi ont évoqué les familles des disparus. «Ces élections sont un pari et nous relèverons le défi», a commenté Rachid Halet, tête de liste à Tizi Ouzou, alors que Bouchachi a affirmé que durant la campagne, «nous devons expliquer aux citoyens les raisons de la participation du FFS et les alerter sur les dangers qui guettent le pays».