Encore un autre kidnapping enregistré dans la wilaya de Tizi Ouzou, où les hommes d'affaires, les opérateurs économiques et les membres de familles aisées sont devenus les cibles préférées des groupes armés depuis l'apparition du phénomène en 2005. Mercredi dernier, Omar Rabhallah, entrepreneur âgé de 46 ans, père de trois enfants et originaire de Maâtkas, à 25 km au sud de la ville de Tizi Ouzou, a été enlevé vers 20 heures, selon des sources locales. La victime s'apprêtait à rejoindre son domicile familial à Souk El Tenine, lorsqu'elle a été surprise à la sortie de son bureau, situé dans un parc au lieu-dit Taneklet Bouvrone, au village Bouhamdoune, par des hommes armés. Sous la menace, il a été conduit à bord de son véhicule, un 4X4, vers une destination inconnue. Le lendemain, le même véhicule sera retrouvé, ajoutent nos sources, abandonné à Ighil Oumenchar, sur la route reliant Souk El Tenine à Mechtras, à un peu plus de deux kilomètres du lieu du rapt. Selon des proches de la victime, les ravisseurs auraient déjà pris contact avec sa famille pour l'informer que Omar R. est sain et sauf, et négocié sa libération en contrepartie du paiement d'une rançon. On parle de 1,5 million de DA. Par contre, d'autres sources nient tout contact entre la famille de l'otage et les ravisseurs. Encore moins, une quelconque demande de rançon formulée en contrepartie de la libération de la victime. La nouvelle du kidnapping a jeté toute la région dans l'émoi, puisqu'il s'agit, témoignent des villageois, d'une personne très estimée et respectée à Maâtkas. Hier après-midi, aucune mobilisation citoyenne ou cellule de crise n'ont été signalées, comme ce fut le cas lors des précédents enlèvements en Kabylie. La daïra de Maâtkas est considérée parmi les régions les plus touchées par le phénomène des kidnappings dont le nombre vient d'atteindre la 67e victime en l'espace de sept ans. Depuis 2005, pas moins d'une dizaine de rapts a été enregistrée à Maâtkas, chef-lieu, et ses localités. Rappelons que le dernier enlèvement en date dans la wilaya de Tizi Ouzou, est celui dont a été victime, fin mars dernier, un propriétaire d'une carrière d'agrégats, originaire de Mekla. L'otage sera libéré après trois nuits de séquestration. Aucune information n'avait été confirmée sur une éventuelle rançon versée contre sa libération. D'ailleurs, plusieurs cas de kidnappings en Kabylie ayant connu un dénouement heureux sont généralement entourés de flou. Les détaills exacts de la libération des victimes ne sont jamais divulgués, confirment des sources sécuritaires, qui ajoutent qu'il y a même des kidnappings qui sont carrément passés sous silence.