Le Syndicat national du personnel de la circulation aérienne (SNPCA) attend la tenue de la réunion avec la direction générale de l'établissement national de navigation aérienne (ENNA) pour décider des actions à entreprendre. La date butoir fixée par le syndicat pour clore les négociations sur les revendications des travailleurs a expiré le 8 décembre dernier. La tenue de cette réunion a été recommandée par l'inspection générale du travail qui, lors d'une séance de travail jeudi avec le syndicat, a «détecté une faille relative à la non tenue de réunions périodiques entre les responsables de l'ENNA et les représentants des travailleurs en dépit de leur caractère obligatoire». «Nous attendons la rencontre avec la direction générale pour décider des suites à donner à notre mouvement», diront des membres du SNPCA, affirmant qu'ils «tiennent à respecter les démarches réglementaires et légales pour faire valoir leurs droits revendiqués depuis plusieurs années». Le syndicat relève le blocage qui persiste au niveau de la commission des négociations. La preuve est la non tenue de la réunion prévue le 8 décembre en dépit de son importance dans le processus déclenché depuis plusieurs mois. «Il n'y a plus rien à dire dans cette réunion. Nous sommes arrivés à un blocage quasi total de la situation. La direction générale ne veut pas écouter et comprendre les revendications des travailleurs en vue de les satisfaire selon un calendrier fixe et les représentants des travailleurs ne peuvent pas faire des concessions sur des droits légitimes. Nous les représentons dans ce processus, ils nous font confiance». Les aiguilleurs du ciel restent mobilisés et sont très conscients de la situation. Les nombreuses réunions tenues dans des régions du pays (est, sud et centre) relèvent l'adhésion sans condition des contrôleurs et leur soutien ferme et inconditionnel aux revendications. Forte mobilisation Comme première mesure, les contrôleurs aériens ont refusé d'effectuer les visites médicales et de fournir les deux photos exigées pour l'établissement de la licence des aiguilleurs du ciel. Selon les PV des réunions, le collectif des contrôleurs conditionne «la délivrance de cette carte par la mise en place de mesures d'accompagnement dont la prime de licence et la protection sociale et professionnelle en cas de perte d'aptitude». Le syndicat a d'ailleurs considéré que «les négociations sur l'accord collectif entre SNPCA et l'ENNA est le cadre idoine pour la prise en charge de cette revendication». Les travailleurs ont dénoncé la lenteur des négociations engagées entre le syndicat et la direction de l'ENNA pour la révision de l'accord collectif ainsi que le régime indemnitaire. Les contrôleurs ont déploré le manque de formation en langue anglaise, sachant que les aérodromes du sud sont pris d'assaut par les compagnies étrangères qui les utilisent comme des aérodromes de dégagement. Ils demandent l'introduction de poste d'instructeur en chef et la mise en place d'une formation adéquate à ce poste. Ils dénoncent les ambiguïtés constatées dans les critères de reclassement du personnel de bureau de piste. Les contrôleurs ont déploré les conditions de travail archaïques de leur travail. Ils ont demandé à la DG d'effectuer des visites inopinées pour voir l'état réel du matériel et des salles de travail. Dans une lettre adressée au directeur général, le syndicat est revenu sur «la dégradation accrue de certains écrans, notamment celui du secteur Sud-Sud au moment de la hausse considérable du trafic suite à la fermeture de l'espace aérien libyen, qui a empiré la situation, étant donné qu'il faut avoir les yeux rivés sur cet écran». Cette situation a entraîné «la détérioration continue de l'acuité visuelle chez les contrôleurs, déjà observée en raison de l'absence totale de lumière du jour». Le manque de casques-écouteurs et les conditions inhumaines d'hébergement du personnel sont également évoqués dans ce courrier auquel aucune réponse n'a été donnée. Les contrôleurs sont revenus sur la gestion douteuse du comité de participation et demandent la participation du syndicat aux prochaines élections.