Après avoir brandi la menace de boycotter les épreuves du baccalauréat prévu du 3 au 7 juin, la Commission nationale des directeurs et proviseurs des lycées annonce un rassemblement national pour le mardi 15 mai, a-t-on appris, hier, d'une source proche de cette commission. Des sit-in sont prévus devant les direction de l'éducation des 35 wilayas où la commission est représentée. Cette action de protestation, qui sera suivie de réunions pour décider de la suite à donner à leur mouvement, intervient pour dénoncer la non-satisfaction de leur plateforme de revendications dont le projet du statut particulier des travailleurs de l'éducation. La commission affiliée à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) réclame, en ce sens, l'ajournement de la signature du statut modifié, pour y apporter des correctifs. En plus de cette action de protestation, les responsables des établissements secondaires comptent «boycotter leurs tâches administratives et pédagogiques ainsi que les conseils de classes». La politique de «la fuite en avant» adoptée par le ministère de l'Education est à l'origine de cette colère et protestation, a souligné notre source. La commission, qui se dit «déterminée» à suivre sa mobilisation pour défendre ses «intérêts», exige de la tutelle de prendre au «sérieux» leurs doléances. Ces dernières se résument en leur classification et leur promotion. Ils réclament, en effet, le fait de n'être promus au poste d'inspecteur de l'éducation nationale, comme le stipule l'article 174 du statut en question. Autre revendication mise en avant, celle relative à la classification de cette catégorie. Ce corps revendique une classification à l'échelle 16 au lieu de la 14, et plus précisément un statut équivalent à celui de l'enseignant formateur de l'enseignement secondaire. Cnapest : «L'avenir de nos élèves passe avant tout» Dans sa réaction à la menace de cette corporation, le ministre de l'Education a affirmé, dans une déclaration à Sétif, qu'«aucun syndicat ne pourrait perturber les examens de fin d'année. Aucun syndicat n'oserait boycotter le bac», avait souligné le premier responsable du secteur, tout en qualifiant le mouvement de protestation «de conflit entre l'Unpef et le Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique). Le Cnapest n'a pas hésité à nier tout conflit entre lui et l'Unpef. M. Nouar Larbi, coordinateur national du Cnapest, contacté au téléphone, a rejeté cette accusation, affirmant qu'«il n'y a aucun conflit entre nous, mais juste des divergences de visions». S'exprimant sur la menace des chefs des établissements secondaires de boycotter le bac, il a expliqué que «c'est juste une manière d'exercer une pression sur la tutelle», tout en reconnaissant la légitimité de leurs revendications. Il a ajouté qu'«il n'y aura aucune entrave pour le bac car l'avenir de nos élèves passe avant tout». Le Cnapest, qui avait mis fin à sa grève entamée le 10 avril dernier, à l'issue de la signature d'un PV avec la tutelle, écarte tout recours à un autre mouvement en cette période des examens de fin d'année, selon M. Larbi.