Hier à 17h30, le ministre de l'Intérieur a annoncé un taux de participation non définitif de 34,95 %. Pour permettre aux électeurs d'accomplir leur devoir, une décision a été prise du report de la fermeture des bureaux de vote de 19h à 20h dans 543 communes. Comparativement aux législatives de 2007, le taux de participation a augmenté. En effet, en 2007, le chiffre était de 28,39%, à 17h, alors qu'il était de 34,35%, à la même heure hier. Quant au taux définitif en 2007, il a été de 36%. Selon les chiffres à la disposition du ministre de l'Intérieur, hier, à 17h30, dans 18 wilayas, la participation était estimée à 40%, et dans plusieurs autres à 50%. Dans la journée, les regards étaient branchés sur le niveau de la participation, véritable enjeu de cette élection. Dans les quelques cafés ouverts à Alger la discussion tournait autour d'une forte abstention au vote. Certains, accrochés aux écrans de télévision dans ces établissements, apprirent qu'à 10h, le taux de participation était, hier, à 4,11 %. Le président de la République est montré, par la télévision, accomplissant son devoir électoral à 11h, à l'école Mohamed Bachir-El-Ibraihimi, à El Biar. A midi, le taux de participation était de 15,5 %, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. A 15h30, il a grimpé à 27,04%. «Vous savez, beaucoup de personnes votent en fin d'après-midi, dans certaines régions, et tôt, dans d'autres», commente un Algérois. «A quelle heure s'arrête le vote ?», demande un autre. «Je ne sais pas mais ils ont l'habitude de repousser l'heure fixée pour la fermeture des centres de vote», répond un autre. Des informations provenant de certaines localités du pays évoquent le fait que «des électeurs n'ont pas trouvé leurs noms sur le fichier électoral». Certains parmi les citoyens révoltés, parlent, à tort ou à raison, d'une éventuelle «modification du fichier électoral». Par contre, d'autres électeurs ont témoigné avoir trouvé sur le fichier électoral des noms de personnes décédées et d'autres parties à l'étranger. D'autres incidents ont été signalés à longueur de journée, tandis que beaucoup restent par curiosité à suivre l'évolution du taux de participation. Quant au déroulement du vote, les premières impressions s'annoncent rassurantes. Le chef de la mission d'observation des élections de l'Union européenne (MOE-UE), José Ignacio Salamanca, a déclaré hier, quelques heures après le début du vote pour les législatives de 2012, que l'opération se déroulait «normalement et conformément aux règles». Un ancien encadreur, rencontré, dénonce le fait que, selon lui, «l' administration a fait appel à des encadreurs résidant jusqu'à 50 kilomètres des centres de vote où ils sont invités à travailler le jour du scrutin oubliant ceux qui habitent juste à côté». Un observateur étranger, lui, regrette de son côté que «des partis politiques en course n'ont pas dépêché de représentants dans des bureaux et centres de vote». Les partis de l'Alliance de l'Algérie verte (le MSP, Ennahda et El-Islah) auraient profité, signale-t-on, de l'absence de représentants d'autres partis, dans plusieurs centres de vote de la wilaya de Batna, pour distribuer des bulletins à l'entrée des bureaux de vote. Ce qui constituerait, si l'information est vérifiée, une fraude vis-à-vis de la loi qui interdit aux représentants des candidats de s'adresser aux électeurs le jour du vote. La Commission nationale de surveillance des élections (Cnisel) serait informée de cette affaire.