Le chef des observateurs de la mission européenne (UE) José Ignacio Salafranca a énuméré samedi à Alger un certain nombre de faiblesses du processus électoral sans remettre en cause la crédibilité des législatives de jeudi qui se sont déroulées "d'une façon pacifique". Le chef des observateurs de l'UE a insisté sur le fait que les résultats annoncé la veille par le ministre de l'Intérieur Daho Ould Kablia étaient des chiffres "préliminaires: les commissions continuent de travailler dans certaines wilayas (préfectures)". Le résultat définitif sera annoncé par le conseil constitutionnel. Le fichier électoral qui comprend 21,5 millions de noms, ne permet pas sous sa compilation et sa présentation, "un contrôle effectif de (sa) fiabilité", a regretté l'UE dans une déclaration préliminaire sur le scrutin intitulée "Un premier pas à approfondir". Le refus de communiquer le fichier national "ne correspond pas à la volonté affichée de transparence", y lit-on. "J'avais cru comprendre que d'après les termes du mémorandum d'entente nous avions accès au fichier électoral complet" et non limité, a souligné M. Salafranca interrogé à plusieurs reprises sur ce point. Pour M. Salafranca, il est également dommage que les autorités n'aient pas "permis d'accréditer les observateurs nationaux de la société civile". Il a toutefois évoqué "un premier pas du processus des réformes qui devra s'appuyer, après la révision de la constitution, d'un approfondissement de la démocratie". La mission de l'UE a également relevé "certains vides juridiques et incohérences, notamment entre la loi électorale et celle visant à une meilleure représentativité des femmes dans les assemblées élues". Le scrutin avait été placé sous l'observation de quelque 500 étrangers. La Ligue arabe et l'Union africaine ont affiché leur satisfaction du déroulement "transparent" du scrutin, alors que certains partis, dont les islamistes crient à la fraude. Le Front de Libération Nationale (FLN, parti présidentiel) a remporté les élections avec 220 des 462 sièges, et les islamistes ont subi un revers, en arrivant en 3e position avec 59 sièges.