A quelques jours des examens de fin d'année notamment le baccalauréat et le brevet d'enseignement moyen (BEM), la coordination des conseillers de l'orientation scolaire et professionnelle menacent d'observer une grève. Néanmoins, avant de passer à cette action radicale, les conseillers appellent à un rassemblement national devant l'annexe du ministère de l'Education à Oued Kniss à Alger, pour demander la satisfaction de leurs revendications, notamment la révision de leur statut particulier. Les modifications apportées par la tutelle ne répondent pas aux aspirations de la corporation qui a relevé de nombreuses insuffisances. La suite à donner à leur action sera, selon des membres de la coordination affiliée au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), décidée lors de ce rassemblement. Ces responsables n'écartent pas la possibilité de recourir à une grève ouverte, a-t-on appris, hier, auprès de cette coordination. Cette dernière veut ainsi montrer son «refus et mécontentement» quant aux lacunes que renferme la mouture finale du statut en question. S'estimant «marginalisée», cette catégorie réclame la révision du texte élaboré. Des insuffisances soulevées déjà par d'autres syndicats de l'éducation, dont le Conseil des lycées d'Algérie (CLA). A ce propos, Omar Koucem, président de la Commission nationale des conseillers de l'orientation scolaire et professionnelle (CNCOSP), affilée à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF), nous a précisé que ce point était soulevé à maintes reprises avec la tutelle, sans qu'il ne soit pris en charge, puisque le dossier est toujours en suspens. Ne pas faire bénéficier les conseillers classés à l'échelle 12 et 13 des dispositions du statut des travailleurs de l'éducation, à l'instar des enseignants du secondaire, classés au grade 14, est qualifié par M. Koucem, d'une «décision discriminatoire à leur égard». Vers une action commune entre la SNTE et l'Unpef ? Interrogé sur la possibilité de rejoindre leurs collègues du SNTE au rassemblement de lundi prochain, il nous a indiqué que «sa corporation débattra de la question, samedi prochain à Sétif, au cours de la réunion d'évaluation avec ses représentants à travers les 28 wilayas». Concernant les éventuels préjudices que pourrait avoir leur décision de boycotter l'encadrement des examens de fin d'année, notre interlocuteur nous a fait savoir que «cette décision sera débattue justement lors de la réunion de Sétif». Ce mouvement de contestation n'a pas cependant paralysé le secteur, puisque les conseillers ont assuré un service minimum, selon notre interlocuteur. «Nous avons travaillé dans les normes malgré notre action de protestation», a-t-il précisé. Même en grève, les conseillers n'avaient pas «négligé» leur devoir envers les élèves et ont assuré des séances d'information et de préparation psychologique notamment les élèves des classes de terminale. La CNCOSP avait organisé une grève de deux jours, les 24 et 25 avril dernier, pour réclamer la satisfaction de leur plateforme de revendications socioprofessionnelles. Ces dernières avaient fait l'objet d'une lettre dont des copies avaient été déjà transmises à la tutelle et au président de la République. Concernant les principales revendications de ce corps, elles se résument en la promotion du corps, la révision de la catégorisation pour qu'elle soit conforme à la spécificité de la fonction et sa qualification scientifique. Elles comportent aussi la réévaluation du grade 12 à 13 et ce dernier au grade 14, le droit à un logement, les primes de déplacement, de panier et de zone. Ces doléances réclamées depuis 2008 avaient fait l'objet de plusieurs sit-in dont le dernier en date remonte au mois décembre 2011.