En contraignant les mouloudéens d'Alger au partage des points et à la faveur de la cinglante défaite de l'As Khroub sur son terrain face au MCEE, les hamraoua ont assuré leur maintien. Le mérite revient au président Djebbari et à l'entraîneur Savoy qui ont relevé le défi au moment où l'équipe affichait un chétif capital de 5 points au compteur. Personne ne misait sur l'avenir de cette équipe qui est parvenue à la force des jarrets à décrocher son maintien, une performance qui est venue couronner un véritable travail de titan mené par le staff technique qui a su transcender ses joueurs et leur redonner la joie de jouer. Quand le président Djebbari avait été intronisé à la tête de la SSPA après le départ de Mehiaoui, il avait déclaré à tous ceux qui l'entendaient qu'il allait relever le défi et sauver l'équipe. En 2006, il avait réussi le même pari en s'attachant les services d'une armada de joueurs recrutés durant le mercato hivernal. Mais pour cette fois, la mission paraissait impossible puisque le club ne disposait pas d'argent lui permettant de constituer un commando de choc prêt à la mission casse-cou. Le MCO qui n'avait récolté lors de l'arrivée de Djebbari que cinq maigres points (un nul devant l'ASK, un autre devant Saïda et une victoire étriquée face au CSC), à cette époque, avait engagé une nouvelle dynamique avec le recrutement de Raoul Savoy. Et ce fut un coup de maître car qui connaissait cet entraîneur débarqué de MC Oujda où il avait réussi la même mission ? Depuis la série de trois défaites consécutives concédées sous l'ère de Henkouche (ASK-MCEE et CSC), Savoy a pris les rênes de la barre technique. Et ce fut une nouvelle ère parsemée de performances. L'équipe est devenue irrésistible aussi bien à domicile qu'en déplacement avec des victoires retentissantes face à l'USMH et la JSMB en déplacement. Depuis son arrivée en Algérie, Savoy n'a pas encore connu le goût de la défaite. C'est une série de huit matches joués en trombe qui ont permis au MCO de se tirer d'affaire. «Si Savoy était avec nous depuis le début de saison, on aurait pu jouer le titre», affirme le président Djebbari qui ne manquera pas de souligner qu'il risque de jeter l'éponge après avoir réussi le maintien. «Je ne peux pas travailler seul dans un environnement miné par les coups bas de certains. J'ai appelé à l'union sacrée pour sauver l'équipe et à part certains fidèles et les supporters, je n'ai trouvé personne», dira-t-il. Maintenant que l'équipe est sauvée, Djebbari doit trouver les mots et les moyens pour convaincre son entraîneur de poursuivre sa mission au MCO. Savoy est passé du statut de parfait inconnu à celui d'entraîneur qui connaît son métier et qui sait transformer un train poussif en TGV capable de tout balayer sur son chemin. Et cela pourrait intéresser bien des clubs qui disposeraient de moyens autrement plus conséquents que ceux du MCO. C'est pourquoi Djebbari est appelé à négocier serré avec son coach.