Vahid Halilhodzic est un très grand entraîneur, au point où, comme nous l'avions écrit dans une de nos précédentes éditions, il a fait ce qu'aucun autre entraîneur dans le monde n'a fait : organiser un stage pour deux joueurs seulement. Ce regroupement s'est déroulé récemment en région parisienne alors qu'il aurait très bien pu avoir lieu ici, en Algérie, où la Fédération algérienne de football dispose, à Sidi Moussa, d'un centre spécialisé. Nous ne disons pas que Halilhodzic voulait profiter d'un séjour en France. Il n'a jamais été dans notre intention de lui en vouloir sur ce point, mais bien sûr le fait d'avoir fait autant de «pub» pour avoir réuni deux joueurs seulement. Et puis pour ce stage, il n'y a pas eu que Halilhodzic à être présent sur les lieux. Tout un staff a été mobilisé pour encadrer les deux joueurs en question avec toutes les charges d'ordre financier inhérentes à ce genre de démarche. Il avait poussé le bouchon encore plus loin en convoquant les journalistes algériens à… Paris, pour une conférence de presse sur le stage. La prochaine fois, il n'a qu'à nous demander de nous déplacer en Laponie pour aller l'écouter nous donner des leçons sur son savoir-faire. Voilà que le Bosnien poursuit son travail en regroupant 7 joueurs, à Alger, sous prétexte, comme pour les deux premiers, qu'il faut leur donner un rythme de compétition. Pour ce second stage, il a opté pour un hôtel situé près de la forêt de Bouchaoui, un endroit très prisé par les adeptes algérois du footing et des entraînements. Autant dire que pour le calme et la solitude, il fallait y repasser d'autant que l'hôtel où réside tout le groupe de l'équipe nationale est situé dans une zone où existent de nombreux chantiers de construction. D'un autre côté, il paraît que le gardien Faouzi Chaouchi aurait été libéré par l'entraîneur national pour s'être blessé lors de ce stage. Des informations dignes de foi indiquent que le gardien du MCA aurait été victime d'un nouveau malaise, ne supportant pas le rythme de travail imposé par Halilhodzic. Ce dernier aurait été tout fier de déclarer qu'avec lui les joueurs locaux ne peuvent suivre le rythme vu qu'ils ne sont pas habitués aux footings d'endurance. Comme si Chaouchi, depuis qu'il joue au football, n'a jamais fait de footing. Et puis Halilhodzic se délecterait de faire savoir que le groupe est soumis au rythme du biquotidien, une méthode pourtant guère recommandée par les plus grands techniciens du monde en fin de saison. Mais notre Vahid est le plus grand de tous. Comme il faut donner un rythme de compétition aux joueurs, accordons-lui les circonstances atténuantes. Pour les Algériens, l'essentiel est que leur équipe nationale gagne. Si Halilhodzic le fait, c'est tant mieux pour elle…. et pour lui. Si c'est non, ce sera tant pis pour elle… et pour nous les Algériens qui attendent monts et merveilles de cette équipe nationale. Seulement il faudra assumer. En 2010, lors de la CAN qui s'était déroulée en Angola, le Bosnien avait sous la main la plus grande équipe de Côte d'Ivoire de toute l'histoire mais il n'avait pu l'emmener au-delà des quarts de finale de la compétition. Lors du premier tour, la Côte d'Ivoire avait fait match nul face au Burkina Faso (0-0), puis quatre jours plus tard elle avait battu le Ghana (3-1). Elle n'avait pas joué le 3e et dernier match des poules face au Togo qui s'était retiré de la CAN. De ce fait, entre le match Côte d'Ivoire-Ghana et le quart de finale contre l'Algérie, une période de 9 jours s'était écoulée, période durant laquelle les Ivoiriens n'avaient disputé aucun match de compétition. Pour maintenir ses joueurs dans le rythme de celle-ci, Halihodzic les avait soumis à un entraînement biquotidien. Pour quel résultat ? Les Ivoiriens s'étaient fait éliminer en quart de finale par les Algériens, des Ivoiriens qui s'étaient effondrés lors des prolongations. Vous comprenez maintenant pourquoi on se méfie de la méthode Halilhodzic. Espérons que cette méthode sera la bonne la prochaine fois, sans quoi il y aurait de quoi doubler de méfiance envers un coach national, lequel, trop souvent, semble vouloir prendre l'opinion sportive algérienne pour une entité qui n'a rien compris au football. Enfin, tant que lui a tout compris, nous pouvons alors dormir sur nos deux oreilles.