La participation du cinéma arabe à la 65 éme édition du festival de Cannes qui attire un grand nombre de cinéastes et jeunes talents arabes, demeure timide face à une présence remarquable de la femme créative. En dépit d'une présence arabe dans les différents espaces du festival (village international, marché du film...), la participation du cinéma arabe aux différentes sections de cette manifestation demeure toutefois timide. Pour ce qui est des compétitions officielles, le cinéma égyptien a été représenté par le film "Après la bataille" du réalisateur Yousry Nacerallah, et ce, après 18 ans d'absence. Cependant, le film n'a pas eu l'écho souhaité auprès des journalistes et des critiques. Youcef Chahine avait été primé en 1997 pour l'ensemble de ses œuvres, rappelle-t-on. La quinzaine des réalisateurs a vu la participation du film "le repenti" du réalisateur algérien Merzak Allouache. Le cinéma marocain a été représenté par le film "Les chevaux de Dieu" du réalisateur Nabil Ayouch qui a été projeté dans le cadre de la section "Un certain regard". Le cinéma palestinien était également présent à travers le film "Sept jours à La Havane" d'Ilia Suleimane. La contexte politique et les changements survenus dans la région arabe ainsi que le phénomène du terrorisme ont grandement contribué à la sélection des œuvres. Le jury a par ailleurs supprimé, à la dernière minute, le film Zabana de Said Ould Khlifa de la compétition. Pour ce qui des courts métrages arabes, deux films ont été à l'honneur. Il s'agit du film "Le chemin devant moi" du réalisateur d'origine algérienne le rappeur Mohamed Bourokba et le film "Falastein, sandouk Al Intizar" du réalisateur syrien Bassam Chakhes. La participation arabe au festival de Cannes a été marquée par une présence féminine remarquable. Trois femmes comptent parmi les jurys. Il s'agit de la palestinienne Hayam Abbas, membre du jury du festival de Cannes, l'actrice franco-algérienne Leila Bakhti, membre du jury "Un certain regard" et l'égyptienne Marianne Khouri (sœur de Youcef Chahine) qui fait partie du jury "La semaine de la critique". La participation arabe reste, selon les critiques, en deçà des aspirations eu égard aux grandes capacités et moyens matériels que recèle le cinéma arabe. D'autres par contre estiment que cette édition a vu une forte participation du cinéma arabe à toutes les activités du festival, marqué notamment par la présence de jeunes créateurs arabes. Ainsi, la forte présence de jeunes cinéastes algériens dénote d'une volonté de saisir toutes les opportunités offertes en vue de mettre en avant leurs œuvres et projets cinématographiques et nouer des contacts avec les professionnels.