L'ex-wali d'El Tarf, Djillali Arar, poursuivi pour «délit d'initié en faveur d'une partie donnée dans la passation de marché public» et de «coalition de fonctionnaire», a été condamné, hier, par le pôle judiciaire spécialisé de Constantine à 3 ans de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 dinars et une privation de 10 ans de toute fonction alors que le DLEP a été condamné à 5 ans de prison ferme, le directeur de l'éducation à 6 mois ferme et les 2 fournisseurs à 2 ans ferme. Le verdict a été prononcé en vertu des dispositions du code pénal algérien, notamment ses articles 112 et 120 qui condamnent les crimes et délits inscrits sous la section corruption et trafic d'influence. Notons que l'ex-wali avait également été jugé dans une autre affaire, au tribunal d'Oum El Bouaghi, et condamné, en première instance et par contumace, à 2 années de prison ferme et à 200 000 dinars d'amende, puis en appel, à 2 années d'emprisonnement avec sursis. Par ailleurs, le pôle judiciaire spécialisé de Constantine a confirmé la sentence déjà requise, il y a 15 jours, par le procureur de la République. Il est à rappeler qu'à l'origine de cette affaire, les accusés sont poursuivis pour dilapidation de deniers publics, passation de marchés contraires à la règlementation et abus de biens sociaux. L'ancien wali d'El Tarf, le directeur du logement et des équipements publics, celui de l'éducation ainsi que des fonctionnaires, des élus locaux et des chefs d'entreprise privée de cette wilaya sont impliqués. L'affaire a été mise au jour par le vice-président de l'APW. Ce dernier, un ancien colonel de l'ANP à la retraite, a dénoncé ce qui se tissait en appuyant ses écrits adressés aux plus hautes autorités de l'Etat par des documents attestant du sérieux de sa démarche. Une enquête a été ouverte et confiée à la police, la Gendarmerie nationale et la DRS. L'enquête confirmera rapidement les faits, impliquant un total de 16 personnes dont l'ancien wali, le directeur de l'éducation et le DLEP, 3 fonctionnaires et 2 fournisseurs. Le détournement a concerné la somme d'un milliard de centimes «en violation des textes et lois régissant le fonctionnement de la commune et de la wilaya». La somme en question, selon l'arrêt de renvoi, aurait été transférée illégalement des caisses de l'APC d'El Tarf dans celles de la wilaya, pour servir à la préparation de la visite du président de la République. S'agissant du deuxième chef d'inculpation inhérent au favoritisme dans l'octroi de marchés et la passation de marchés contraire à la réglementation, pour lequel étaient poursuivis le wali, le DLEP et cinq autres fonctionnaires, tous les accusés ont tenté de rejeter la responsabilité.