Les mouvements de protestation reprennent de plus belle à Tizi Ouzou après une accalmie depuis les dernières élections. Hier matin, les 76 familles de la cité coloniale, un bidonville de la périphérie de la ville de Draâ El Mizan, 45 km au sud de Tizi Ouzou, ont fermé la RN 25. Ils ont, à travers cette action de protestation, dénoncé la distribution de 98 logements sociaux la semaine dernière, où aucune famille de leur cité n'est citée comme bénéficiaire. Excédés par cette marginalisation et le mépris des autorités locales, les résidents de cette cité qui date de l'ère coloniale ont décidé de reprendre le chemin de la protestation. L'un des représentants de cette cité nous a confié que les autorités locales leur ont pourtant promis de prendre leur problème en charge en 2003. «Depuis presque 10 ans, les élus locaux nous ont promis un programme spécial pour reloger les 72 familles de notre cité qui vivent dans des condition inhumaines, mais jusqu'à ce jour, rien n'est fait. Ce ne sont que des promesses en l'air», nous a déclaré un l'un des protestataires. A Tizi Rached, 15 km à l'est de Tizi Ouzou, des dizaines d'habitants du village Agueni Oudjilbane ont fermé hier le siège de la daïra et de la mairie de Tizi Rached pour réclamer le revêtement du chemin communal qui relie leur village au chef-lieu communal. Un tronçon roturier de 5 km qui est en état de dégradation très avancée, surtout après les dernières tempêtes de pluie qui ont fortement touché la région. «Le chemin qui mène vers notre village est presque le seul qui n'est pas revêtu à travers toute notre daïra. Pis encore, nos élus ne se soucient guère de cette situation», dénonce un membre du comité de village d'Agueni Oudjilbane. Un autre mouvement de protestation a été signalé hier dans la commune de Makouda, 20 km au nord de Tizi Ouzou. Les villageois d'Ighil Larbaâ ont aussi fermé le siège de la mairie et de la daïra durant toute la journée d'hier. Ils exigent des autorités locales le revêtement dans les plus brefs délais de la RN 72 qui traverse leur village. «L'entreprise chargée d'installer les linéaires du gaz de ville pour relier notre commune au réseau de gaz naturel a défoncé complètement la RN 72 au niveau de notre village au point que ce tronçon routier est devenu presque impraticable», fait remarquer un villageois d'Ighil Larbaâ. Notre interlocuteur ajoute que même le réseau d'assainissement est aussi endommagé par les travaux d'installation des linéaires de gaz de ville et des eaux usées ont éclaté au niveau de plusieurs endroits du village. Les villageois craignent pour leur santé, surtout qu'on est en pleine saison des grandes chaleurs.