Le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbes, a indiqué jeudi à Blida que l'Algérie a réalisé de grands progrès en matière de traitement des maladies psychiatriques depuis l'indépendance. "L'Algérie qui comptait deux psychiatres au lendemain de l'indépendance, dispose aujourd'hui de plus de 880 spécialistes qualifiés en la matière, dont une majorité exerce dans le secteur public", a affirmé M. Ould Abbes dans son allocution inaugurale des travaux de la 7ème rencontre internationale sur les maladies psychiatriques et la médecine légale "Khaled Ben Miloud" dédiée, cette année, à la mémoire du professeur Ridouh Bachir. Le ministre qui a évoqué la "réputation" de l'Algérie à l'échelle africaine et arabe connue pour son hôpital "Joinville", à Blida, où avait exercé Frantz Fanon, a souligné l'existence, actuellement, de 26 services psychiatriques à l'échelle nationale qui "seront renforcés par des unités similaires au niveau de chaque wilaya et par des services spécialisés au niveau de chaque CHU du pays, selon un programme de la tutelle élaboré dans ce sens", a-t-il révélé. M. Ould Abbes a également insisté sur l'importance dévolue à la formation des médecins et formateurs dans cette spécialité médicale afin de faire face, a-t-il dit, au nombre "croissant" de malades atteints de troubles psychiques. Il a cité notamment, parmi ces malades, les personnes souffrant des séquelles des années du terrorisme et les toxicomanes. Lors de son intervention, le ministre a, par ailleurs, rendu hommage au professeur Bachir Ridouh, décédé le 23 mars dernier, qui organisait annuellement cette rencontre, en rappelant ses qualités humaines et professionnelles, et "dont le mérite est avéré dans le développement de cette spécialité médicale en Algérie, après Frantz Fanon et son élève Khaled Ben Miloud", a-t-il indiqué. Les confrères du défunt praticien ont estimé, pour leur part, que la "place acquise par la psychiatrie en Algérie est en grande partie due au défunt Pr. Ridouh qui avait créé pour la première fois, des unités de médecine psychiatrique légale et de désintoxication, dont le rôle est aujourd'hui vital dans la prise en charge de malades des quatre coins du pays", ont-ils affirmé. C'est au défunt Pr Ridouh, également, que revient "le mérite de la formation d'une équipe médicale dans ces deux spécialités, dotée d'une volonté à toute épreuve pour poursuivre son œuvre", ont-ils assuré. De nombreux médecins spécialistes nationaux prennent part, aux côtés de confrères français et tunisiens notamment, à cette rencontre d'une journée, au cours de laquelle les participants débattront de plusieurs thèmes liés, entre autres, à "la médecine légale en Algérie, entre passé et avenir" et au "Parcours de la médecine psychiatrique et psychique en Algérie : 50 ans après l'indépendance".