Lors d'une conférence de presse animée hier au siège du parti à l'issue de la sixième session du comité central (CC) de son parti, le secrétaire général, Abdelalziz Belkhadem, a reconnu qu'il était revenu sur son engagement pris mardi soir lors d'une réunion avec le comité des sages consistant à opter pour un vote procédural pour déterminer la manière avec laquelle les membres du CC se prononceront sur son maintien ou non à la tête du parti. Il explique cela par «une omission du contenu du statut et du règlement intérieur du parti sur les procédures de ce vote». «Je suis revenu sur mon engagement pris lors de la dernière réunion avec les médiateurs car un membre du bureau politique m'a alerté que selon l'article 13 paragraphe 3 du règlement intérieur, le vote procédural doit se faire à main levée», a-t-il expliqué. Le SG du FLN dit avoir «décidé d'aller au CC et d'expliquer clairement sa position à ses membres en les informant qu'il avait complètement omis ce détail». Mais il a été surpris par les déclarations faites la veille de la tenue du CC par le comité des sages qui lui reproche le non-respect de son engagement et le responsabilise sur les conséquences de cette situation. «Au début, j'ai refusé de les rencontrer vendredi mais j'ai décidé par la suite de les affronter pour leur faire ce reproche», dira Belkhadem. «Vous me laissez parler puis jugez de vous-même», a-t-il ajouté. Belkhadem ira plus loin en accusant le comité des sages de «prendre partie» pour ses opposants. «Je leur ai donné un ultimatum jusqu'à 16h pour calmer les choses. Entre-temps, j'ai tenu une réunion avec les membres du bureau politique et des mouhafeds où nous avons trouvé la manière de débloquer la situation», a-t-il expliqué. «A 16h, je reçois M. Abderazak Bouhara qui m'informe de nouvelles conditions des contestataires. Ils exigeaient que l'opération de vote soit supervisée par les médiateurs, de permettre aux exclus de rentrer dans la salle et de faire sortir tous les encadreurs de la session du CC», a-t-il affirmé. Belkhadem dit qu'il a refusé d'être dans une situation de faiblesse et d'accepter les conditions de ses adversaires sans agir. Il reconnaît avoir utilisé «la même méthode qu'avaient utilisé ses adversaires» vendredi matin. «A ce moment-là, je leur ai dit que celui qui a occupé la tribune par la force, sortira par la force.» Il a affirmé qu'il a demandé aux contestataires de présenter leur liste pour le retrait de confiance. «Ces derniers ont refusé de la donner.» 251 membres du CC soutiennent le SG «J'ai donc donné la liste contenant 223 signatures des membres du CC qui m'ont exprimé leur soutien lors d'un vote à main levée.» Belkhadem affirme qu'il avait l'intention de céder aux conditions des adversaires puisqu'il «avait préparé l'urne et les bulletins de vote pour la procédure et le retrait de confiance». «Je ne mentais pas lorsque je disais qu'il n'y avait pas les deux tiers», a-t-il indiqué. «Je suis près à publier la liste des 251 signatures favorables à mon maintien à la tête du parti. Qu'ils fassent de même.» Pour lui, «la présidentielle de 2014 a un rôle et est certainement pour quelque chose dans ce qui se passe au FLN». Belkhadem se rétracte en affirmant que ce sont les contestataires qui le disent. «Certains n'ont pas d'autres arguments que de déclarer, sur des chaînes de télévision étrangères, de vouloir me couper la route pour 2014», a-t-il affirmé en soulignant que seul «le CC est habilité à plébisciter le candidat du FLN à la présidentielle». Belkhadem refuse de se prononcer sur ses ambitions. «Il ne faut pas se précipiter. Le président est encore président.» Belkhadem dira que ses adversaires voulaient le report de la session. «J'ai refusé de reporter cette session, ce qui veut dire que le parti vit une crise après le succès qu'il a eu lors des législatives», a-t-il indiqué. A propos du sort des contestataires, il a affirmé qu'il «n'avait pas le droit de les exclure, c'est au congrès de le faire». A propos de l'installation par les frondeurs d'un CC parallèle, il dira qu'il est illégal, illégitime et qu'ils n'ont pas le droit d'utiliser le sigle du FLN pour contester. Belkhadem compte sévir. «Je suis tenu de veiller à la préservation du parti mais du moment qu'il n'y a plus de crainte sur son sort, je ne peux plus être laxiste», dira-t-il. «J'appliquerai dans sa rigueur le statut et le règlement intérieur du parti.» Interrogé sur l'éventuelle tenue d'un congrès extraordinaire pour épurer les rangs du parti, Belkhadem dira que «cette supposition n'est pas prévue ni par lui ni par les deux tiers du CC qui n'ont rien demandé». A propos de la tenue d'une session extraordinaire du CC en septembre, il confirme cette information en soulignant qu'elle sera «consacrée à la préparation des élections locales».