La sixième session ordinaire du comité central (CC) du Front de libération nationale (FLN), prévue vendredi et samedi prochains, risque d'être mouvementée et houleuse. n'arrivent pas à trouver un terrain d'entente concernant l'ordre du jour ou encore sur l'organisation de la session. C'est la confusion totale. Dans une lettre transmise à M. Belkhadem, les contestataires du CC ont exprimé leur «refus catégorique» de l'ordre du jour arrêté «unilatéralement» par l'actuelle direction du parti. «Nous vous informons officiellement de notre rejet catégorique à cet ordre du jour communiqué dans les invitations adressées aux membres du CC», lit-on dans cette lettre rédigée à l'issue d'une réunion tenue mardi dernier par les contestataires. Ces derniers proposent l'ouverture de cette session avec un seul point à l'ordre du jour à savoir «le vote à travers le bulletin secret et direct sur le retrait de confiance au secrétaire général du FLN», précisent-ils dans ce document dont nous détenons une copie. «Par souci de la bonne organisation et du bon déroulement des travaux lors de cette session, nous exprimons notre attachement à une préparation commune et préalable de la session», ont écrit les contestataires de Belkhadem. Pour cela, ils ont proposé la mise en place «d'un encadrement commun», l'installation d'un groupe de travail composé de six membres du CC pour accueillir les invités et vérifier les identités des membres du CC et l'authenticité des procurations individuelles, l'accès à la salle devra se faire en utilisant la carte du parti et sans aucune exclusion, l'installation au préalable de la commission de supervision du vote». Les contestataires tiennent «pour responsable le secrétaire général du FLN de toute éventuelle dérive ou bagarre pendant les travaux du CC qui ne peuvent être que le résultat du non-respect au règlement intérieur du parti et de la non prise en considération de ces consignes». Les contestataires du CC ont entamé un travail de terrain pour sensibiliser les cadres du parti sur l'importance de cette sixième session et de ses enjeux. «Nous sommes déterminés à atteindre notre objectif. Nous sommes majoritaires à avoir des positions de principe que Belkhadem ne peut pas changer par des pratiques de chantage, ou en nous proposant des postes au gouvernement, à l'APN ou dans les consulats à l'étranger», dira Mohamed Bourzam, l'un des animateurs du mouvement des contestataires. Le changement du staff chargé d'organiser cette session signifie que «Belkhadem est en train de manipuler pour se maintenir au poste de SG». «Il est déjà revenu sur le retrait de confiance. Auparavant, il était d'accord avec le principe à condition d'avoir la majorité contre lui. Là, il est en train de tout faire pour détourner les gens de leur première position». «Il a peur du vote car il sait pertinemment que l'urne signifie son départ de la tête du parti», a encore dit M. Bourzam. Les contestataires s'attendent à ce que «Belkhadem fasse appel à une motion de confiance dès le début des travaux», ou tenter de conclure la session en queue de poisson». «Il laissera les contestataires et ses sympathisants s'affronter durant les travaux et déclarera la clôture de la session et son report à une date ultérieure». Pour les contestataires, le vote est la seule issue «qui évitera un grand conflit au sein du FLN». «Il faut respecter les instances et les textes du parti pour éviter le chaos», a dit M. Bourzam. Une délégation des médiateurs se déplacera dans les prochains jours pour mettre au clair cette situation et connaître les réponses de Belkhadem aux propositions des contestataires.