A quelques jours de la tenue d'une session ordinaire du conseil national du FFS (22 et 23 juin), à laquelle ne prendra pas part l'ex-premier secrétaire national Karim Tabbou et Farid Khelaf, fédéral de Béjaïa, tous deux écartés des rangs du parti pour leur «comportement infractionnel», les contestataires, dont certains membres du conseil national, comptent remettre au goût du jour l'idée d'une conférence nationale des cadres. La direction, quant à elle, met déjà le cap sur les locales et le congrès du FFS qui aura lieu avant ces mêmes échéances. «Il est plus qu'urgent, aujourd'hui, et l'occasion se présente, de relancer l'idée d'une conférence nationale des cadres à laquelle tient la majorité, au moment où notre parti semble aller vers la dérive. Il faut absolument rassembler les énergies et cesser d'isoler ceux qui s'inscrivent dans une opposition radicale», nous déclare un cadre du parti qui a requis l'anonymat. Pour notre interlocuteur, les sanctions «disciplinaires» à l'encontre de certains cadres comme Karim Tabbou, si elles devaient être prises, elles devaient l'être après une concertation plus large, en tenant compte de leur «avis». Et pourtant le leitmotiv du parti avant sa participation «tactique» aux élections législatives du 10 mai était «la remobilisation citoyenne et militante». «Avec ces sanctions, je doute fort que l'on soit capable de remobiliser, ne serait-ce que nos militants, dont certains digèrent encore mal la participation aux élections», note la même source qui souhaite toutefois que la session du conseil national soit un «nouveau démarrage» pour le FFS «qui doit retrouver sa ligne». Comme nous l'écrivions, d'ailleurs, dans l'une de nos précédentes éditions, les membres du conseil national débattront au cours de la même session «de la question de la restructuration du parti et des élections locales prévues en automne», précisera Ali Laskri à l'APS. Outre l'analyse de la situation politique du pays, des questions organiques du parti figurent aussi à l'ordre du jour tout comme la question la plus attendue, celle «de la situation interne du parti et des dernières décisions prises à l'encontre de cadres militants». S'agit-il seulement de justifier ces exclusions ou de poser réellement la question de la situation du FFS miné par une crise interne dont les tenants et les aboutissants demeurent encore dans le flou ? Le premier secrétaire du FFS évoquera la nécessité de la restructuration des instances du parti, qui suppose sûrement d'autres «têtes» qui vont tomber. Laskri semble dire qu'il faut tourner cette page et étouffer «l'affaire» en évoquant les prochaines élections locales. Mais avant cela, il s'agira, a-t-il expliqué, de l'organisation des congrès régionaux du FFS qui se tiendront en juillet en prévision du prochain congrès ordinaire du parti. Le 5e congrès du FFS est prévu avant les élections locales, a-t-il révélé. Reste que beaucoup de zones d'ombre entourent encore cette session ordinaire du conseil national du FFS qui servira de test pour son avenir sur l'échiquier politique national. «Des compromis devraient être faits avant que le parti ne subisse le même sort que la majorité des formations politiques actuellement», ironise le cadre du parti. Dans ce sens, l'on évoque même avec insistance la volonté de Tabbou de créer sa propre formation politique.