Ali Laskri écarte tout risque d'exclusion contre les membres du conseil national qui ont remis en cause le pouvoir de la direction du parti. Le premier secrétaire du FFS, Ali Laskri, et le secrétaire national chargé de la communication, Karim Tabbou, ont organisé, hier au siège national du parti, une conférence de presse dans laquelle ils ont rendu compte du déroulement des travaux de la session ordinaire du conseil national, qui s'est tenue le week-end dernier à Zéralda. Cette fois-ci, le conseil national a été organisé en deux parties. La première a été consacrée à un débat politique ouvert, auquel a participé des personnalités externes au parti telles que le sociologue Daho Djerbal et le juriste Bouchachi. La seconde a pris en charge exclusivement l'actualité propre au FFS. Au-delà de ses traditionnelles récriminations à l'encontre du régime et de ses tenants, accusés de confisquer les libertés individuelles et de verrouiller le jeu politique, la direction du Front a livré son appréciation sur le procès en cours de la caisse principale d'El Khalifa Bank et a tenu à remettre quelques pendules à l'heure du dernier épisode de fronde dans les rangs des militants et élus du parti. Déjà dans sa résolution politique, le conseil national a estimé que “la transformation de l'affaire Khalifa — une affaire éminemment politique — en une supercherie judiciaire est la preuve flagrante de la complicité, de la responsabilité et de la persistance de la politique mafieuse des décideurs”. Les deux membres du secrétariat national, susmentionnés, ont confirmé ce verdict. “L'affaire Khalifa devrait être le procès du régime. Pourquoi les autorités nationales ont-elles laissé faire (l'essor de l'empire financier éponyme, ndlr). Dans ce cas-là, elles sont autant responsables”, a noté Ali Laskri. “On a réduit une affaire, qui relève de la haute trahison, à un procès d'hôtesses de l'air, de sportifs et de gardes du corps”, a surenchéri Karim Tabbou. Les deux responsables ont évoqué, ensuite, la tentative de renversement du secrétariat national, fomentée par notamment, selon leurs dires, par des élus locaux. À ce titre, Karim Tabbou a lu un message de Aït Ahmed, dans lequel ce dernier condamne durement les frondeurs et réitère son soutien à Ali Laskri. Le président du FFS regrette la tentative de “brader le capital politique du parti en l'engluant dans des luttes de personnes et dans la surenchère médiatiquement téléguidée”. Il recommande, néanmoins, au premier secrétaire de ne pas opérer des purges tous azimuts, et de surtout récupérer ceux qui sont entraînés dans le mouvement de dissidence. Ali Laskri a alors certifié, aux journalistes, qu'il n'y aura pas d'exclusion, mais que des sanctions fermes seront prises contre les insubordonnés, dont les élus qui “ont exploité leur mission de mandataire à des fins personnelles”. À propos du retard accusé dans l'organisation du 4e congrès du parti, Ali Laskri a affirmé que la direction le prépare. “Jusqu'à présent, toutes les conditions n'étaient pas réunies pour le tenir dans les délais statutaires”. Concernant la proposition du Chef du gouvernement de jumeler deux rendez-vous électoraux (les législatives et les locales, par exemple), Karim Tabbou a soutenu que depuis l'élection présidentielle de 2004, “le pays fonctionne par effet d'annonce, afin de faire diversion”. Il a ajouté que les partis politiques “sont réduits à ne concevoir la politique que dans le moule électoral”. Ce qui ne semble pas l'approche privilégiée du FFS. Les deux membres du secrétariat national ne se sont pas prononcés, néanmoins, sur la participation ou le boycott des prochaines élections législatives. Souhila H.