Oran est une ville joyeuse. La capitale de l'Ouest porte bien son nom d'El Bahia en ce début de saison estivale. Elle accueille des millions de vacanciers venus des quatre coins du pays et même d'Europe pour s'offrir des moments de gaieté et se divertir. Pendant tout l'été, les villes côtières de la wilaya d'Oran telles que Aïn Turck et Bousfer sont bondées de jour comme de nuit. La circulation au niveau des axes routiers de ces villes est très dense et le va-et-vient des piétons incessant. Les établissements hôteliers et les complexes touristiques, y compris les plus luxueux, affichent tous complet. Cela dit, la fréquentation des plages que compte la corniche oranaise atteste également et d'une manière incontestable de la présence d'un afflux d'estivants qui ont déjà investi la capitale de l'Ouest. La population qui envahit le littoral à Oran est en effet le meilleur des baromètres pour certifier d'une présence accrue de vacanciers dont le nombre ira certainement crescendo dès les premiers jours de juillet. En attendant, les statistiques enregistrées au niveau des services de la wilaya font état de 17 millions d'estivants déjà recensés à Oran. Ce chiffre nous a été communiqué par le capitaine Nasri Abderrezak, responsable de la compagnie de la Gendarmerie nationale de Aïn Turck. «Il faut bien s'offrir quelques jours de vacances avant le Ramadhan», nous a affirmé B. Mohamed, un Algérois de Bouzaréah, qui s'offre un séjour d'une quinzaine de jours dans ladite localité. Ses propos sont invariablement répétés par de nombreux vacanciers rencontrés mardi à la plage Bomo de Bousfer, dans le cadre d'une sortie sur le terrain initiée par la gendarmerie pour s'enquérir de visu de l'application du traditionnel Plan Delphine mis en place par la même institution le 1er juin. Le commandant suprême de la gendarmerie, le général-major Ahmed Bousteila, qui avait réuni lundi dernier ses collaborateurs officiant au niveau de douze wilayas de l'ouest algérien, a d'ailleurs recommandé que ce Plan de sécurisation des personnes et des biens durant la période estivale soit exempt de tout reproche en termes de résultats.
Ce que Bousteila a dit à ses collaborateurs de l'Ouest Le général-major a insisté pour que l'application du Plan Delphine démontre son efficacité non seulement à travers sa première mission de sécurisation, mais aussi en termes de rapprochement de la Gendarmerie du citoyen, tout en respectant les droits de l'homme et des libertés individuelles, affirme le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud, chargé de communication. Faisant part du contenu des instructions formulées par Bousteila à l'adresse des officiers supérieurs de l'Oranie qu'il a réunis au siège du IIe commandement régional d'Oran, il a mis l'accent sur l'exigence exprimée par le patron de ce corps constitué quant à assurer une sécurisation optimale du tronçon de l'autoroute est-ouest. Le général-major Bousteila a aussi recommandé davantage de contrôle au niveau du tracé frontalier limitrophe avec le Maroc, afin de venir à bout des noyaux durs de la criminalité organisée sévissant dans cette partie sensible du pays. Le commandant suprême de la gendarmerie s'est montré globalement satisfait du «travail» effectué jusque-là par ses collaborateurs au niveau des frontières algéro-marocaines, nous apprend de son côté un autre officier supérieur. En témoigne, a-t-il ajouté, les saisies record réalisées durant le premier semestre 2012 dans le sillage de la lutte contre la drogue (42 tonnes) et celle menée contre la contrebande du carburant (700 000 litres récupérés depuis janvier), le vol de cheptel destiné à être revendu au Maroc dont le nombre de têtes saisis par les gardes-frontières est de 1500 têtes, auxquelles il faudra aussi ajouter la quantité de 50 tonnes de cuivre récupérées depuis le début de l'année. L'université dans le «viseur» Lors de la visite de travail et d'inspection que le général-major vient d'achever dans les deux wilayas de Tlemcen et Oran, Bousteila avait entre autres procédé à l'inauguration d'un poste de surveillance faisant face à l'université située dans le quartier oranais d'El Karma. Le choix des lieux pour l'implantation de cette nouvelle acquisition n'est pas fortuit. Il obéit selon le lieutenant-colonel Kerroud à l'idée de parer à tout genre de dérapage d'ordre criminel pouvant survenir aux alentours de l'université. Il faut rappeler que la gendarmerie a eu déjà à résoudre des cas de kidnappings d'étudiantes dont le dernier, survenu en plein centre-ville de Batna, remonte à quelques semaines seulement. La construction de postes de contrôle à proximité des blocs universitaires permettra en outre aux gendarmes d'intervenir à temps en cas d'incident fâcheux, à l'exemple de celui ayant eu lieu dans la cité universitaire de Tlemcen où huit personnes ont péri suite à une fuite de gaz. D'autre part, et pour revenir au Plan Delphine, ce dispositif où sont impliquées les différentes sections de gendarmerie chargées autant de la sécurité routière, de l'intervention et même de la protection de l'environnement est «d'abord et avant tout un mécanisme dissuasif de prévention», a tenu à rappeler le chargé de communication de la gendarmerie, mettant l'accent sur l'importance de ce plan se matérialisant en termes de déploiement des effectifs. Ceci pour la simple raison que «la présence du gendarme est le début de la retenue», a conclu le lieutenant-colonel Kerroud.