Les médecins urgentistes du centre hospitalo-universitaire de Tlemcen ont été dépassés en ce début du mois de Ramadhan par le nombre de cas admis en urgence pour la plupart présentant quatre pathologies prédominantes, à savoir les insolations, l'hypoglycémie, les crises d'asthme et les douleurs abdominales liées essentiellement, pour certaines, à la canicule et pour le reste au jeûne. Selon les médecins, «ce sont des diabétiques et des ulcéreux et ils n'ont pas respecté les consignes de leurs médecins traitants». Du coup, les services des urgences médicales se sont avérés insuffisants pour contenir ce flux de malades nécessitant une prise en charge lourde et une surveillance médicale très stricte car «ils peuvent à tout moment tomber dans un coma hypoglycémique, fatal pour certains, notamment pour les personnes âgées qui refusent de rompre le jeûne malgré les fatwas des ulémas et les directives médicales. Dans le cas des ulcéreux, c'est généralement la perforation de l'estomac et donc une opération chirurgicale en urgence», affirme le médecin de garde qui souligne «que les urgences médicales ne disposent pas de beaucoup de moyens et de places pour prendre tous les malades et ils procèdent donc par ordre de priorité par rapport à la gravité des cas», reconnaissant «que pour les asthmatiques par exemple, il existe une rupture de stock de médicaments d'urgence comme les broncho-dilatateurs ainsi que les équipements, à leur tête les respirateurs artificiels indispensables pour secourir les crises d'asthme aiguës». En visitant ce service samedi dernier, nous nous sommes rendu compte, au vu de tous les malades qui attendaient, que les urgences médicales de l'hôpital ne sont plus en mesure de répondre aux besoins de toute la population de la ville de Tlemcen et son extension et son renforcement en personnel médical et paramédical sont plus que nécessaires. Cette extension est vitale, comme l'a affirmé ce père de famille, Z. Miloud, qui a amené son fils pour une crise d'asthme : «Mon fils a failli passer et j'ai dû faire le parcours du combattant pour d'abord le faire ausculter par le médecin de garde et ensuite lui procurer les injections indispensables ; en plus j'ai passé tout l'après- midi pour dénicher un respirateur ; les gens peuvent mourir à tout moment dans ces urgences par manque de moyens et de personnels. Et dire que nous sommes un pays riche alors que l'hôpital ne dispose même pas de médicaments d'urgence».