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MPA : Des «manœuvres» en perspective de la présidentielle de 2014 ? Retard dans la nomination du gouvernement, tensions sociales, crises au sein des partis
Le retard mis dans la nomination d'un nouveau gouvernement, les crises qui minent nombre de partis ou encore les tensions sociales sont-elles des «manœuvres» engagées en perspective de l'élection présidentielle de 2014 ? C'est, en tout cas, les interrogations auxquelles a abouti le Mouvement populaire algérien (MPA) de Amara Benyounès, à l'issue de la réunion de samedi soir en session ordinaire de son bureau national. Le bureau national du MPA a noté, dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, que «deux mois après les élections législatives, le nouveau gouvernement n'est pas encore nommé et, pire, des départements ministériels sont sans titulaires». Le pays donne l'impression, selon le même document, «d'être à l'arrêt au moment où des perspectives économiques cohérentes et crédibles font défaut et où les tensions sociales sont très fortes, aggravées par une inflation à deux chiffres avec, comme conséquence, l'effritement du pouvoir d'achat des citoyens». Partout, note le MPA, «des mouvements de contestation se font jour, annonciateurs d'une rentrée sociale perturbée et difficile». «Comment interpréter alors le peu d'entrain mis à nommer et à installer un nouveau gouvernement qui prenne à bras-le-corps les nombreux problèmes du pays ? Faut-il faire le rapprochement avec les zones de fortes turbulences que traversent nombre de partis politiques, y compris ceux qui ont gagné les législatives ? Serait-ce le résultat de manœuvres engagées – déjà – dans la perspective de l'élection présidentielle de 2014 ?», s'est interrogé le parti de Amara Benyounès, qui s'étonne dans la foulée que, «face à l'envolée des prix et à la désorganisation totale du marché, le ministre en charge du secteur n'ait rien trouvé de mieux que de proposer le retour aux entreprises étatiques de distribution». Le MPA, pour qui l'économie de marché est irréversible, considère que «toute tentative de retour au modèle économique bureaucratique constituerait un aveu d'échec et serait suicidaire pour le pays». Il appartient donc à l'Etat, selon l'ex-UDR, qui doit être un régulateur et non un opérateur «de faire respecter les règles par tous et d'œuvrer parallèlement à une politique qui garantisse la justice sociale et protège les franges sociales les plus fragiles». Soutien aux gardes communaux Tout en relevant dans ce contexte la multiplication, à travers le pays, de contestations «qui s'expriment trop souvent de manière incivique, voire violente et nuisible», le MPA «s'inquiète et dénonce la culture de l'émeute, qui semble s'être installée durablement dans les mœurs, encouragée par un style de gouvernement qui consiste à récompenser la capacité de nuisance plutôt que le comportement citoyen et responsable». La revendication, note, toutefois, le MPA, «est à la fois un droit et un signe de bonne santé d'une société, à condition qu'elle soit fondée et s'exprime pacifiquement». Il prendra comme exemple les gardes communaux «en quête d'un statut digne de leur engagement et des sacrifices consentis au moment où la nation était en péril». Le MPA s'élève dans la foulée «contre la répression de leurs manifestations pacifiques, leur réitère son soutien et sa solidarité maintes fois exprimées, comme à toutes celles et à tous ceux qui ont fait échec au terrorisme et contribué à la sauvegarde de l'Algérie, et exhorte les pouvoirs publics à entreprendre tout ce qui est possible pour qu'ils sentent enfin que la patrie leur est reconnaissante». Sur le plan organique, le MPA annonce trois regroupements régionaux (Est, Centre et Ouest) programmés pour la première quinzaine du mois d'août. Enfin, et sur le plan régional et international, le MPA «déplore que le royaume du Maroc, après son discours apaisant des derniers mois, retombe dans ses travers et indique, encore une fois, l'Algérie comme responsable de la paralysie de l'UMA» et considère «que l'avenir de la région réside dans une union nord-africaine, qui regroupe les cinq pays de l'UMA, élargis au Mali et au Niger, et qui consacre la double dimension méditerranéenne et africaine des pays du Maghreb». Concernant la situation «grave» qui prévaut au Mali, le MPA «dénonce les tentatives d'entraîner l'Algérie dans une aventure militaire dangereuse et sans issue». S'agissant de la Syrie, le MPA considère que «le pays est victime d'un complot et d'une agression». Il regrette, en outre, que «la voix de l'Algérie ne se soit pas suffisamment fait entendre sur ce dossier et déplore particulièrement que la prise en otage de la Ligue arabe par des monarchies du Golfe exportatrices d'intégrisme ne soit pas clairement dénoncée».