C'est une véritable ruée vers les guichets de vente de tickets d'entrée au gala de Takfarinas par les habitants de la wilaya de Tizi Ouzou, prévu ce soir au stade Oukil-Ramdane. D'interminables files d'attente se forment chaque soir devant les guichets de la maison de la culture depuis trois jours où les tickets se vendent à 300 dinars l'unité. Certaines personnes achètent des dizaines de tickets pour réserver des places à des amis et à des membres de la famille qui viendront des autres régions lointaines spécialement pour assister à cet évènement artistique. Un évènement culturel tant attendu par les fans de l'artiste. «Je ne suis pas un revendeur de tickets, ce sont mes amis des autres régions qui m'ont appelé pour leur acheter des tickets pour ce jeudi», nous a précisé Karim, un habitant de la capitale du Djurdjura qui a acheté 20 tickets à la fois. Les fans de l'auteur de la célèbre chanson «Zaâma Zaâma» l'attendent avec impatience à Tizi Ouzou, d'autant qu'il ne s'est pas produit en Kabylie depuis 21 ans. Des milliers de fans sont attendus pour assister au gala de l'icône de la chanson kabyle. Ils viendront particulièrement des wilayas de Bouira, Boumerdès, Béjaïa, Sétif et de la capitale. Les discussions ne tournent qu'autour de cet évènement culturel à Tizi Ouzou depuis son annonce officielle par la Direction de la culture de Tizi Ouzou. Un gala qui rentre dans le cadre d'une tournée nationale de Takfarinas, inventeur du style musical, le yal. Du côté de la Direction de la culture, les préparatifs vont bon train. Aucun détail n'a été négligé pour accueillir des milliers de personnes dans les meilleures conditions possibles, selon l'un des organisateurs. Notons que le dernier gala animé à Tizi Ouzou par Takfarinas remonte au 20 avril 1991, au stade du 1er-Novembre de la ville des Genêts, à l'occasion du 11e anniversaire du Printemps berbère, organisé par le Mouvement culturel berbère (MCB). Depuis, à l'instar de tous les chanteurs et artistes algériens, Takfarinas a pris le chemin de l'exil contre son propre gré pour fuir le terrorisme. Je me souviens comme si c'était aujourd'hui du gala de Takfarinas à Tizi Ouzou en 1991. J'avais 10 ans à l'époque. Il y avait aussi Aït Menguellet et Karima. Aujourd'hui, je ne peux pas rater un gala d'un chanteur comme Takfarians qui a inscrit la chanson kabyle dans l'universalité», nous dira Samir de la région de Tigzirt qui compte venir avec plusieurs de ses amis ce soir pour voir de près son «idole». Le retour de l'enfant prodige de Tixraïne à Tizi Ouzou est déjà triomphal. La Kabylie ouvre pleinement ses bras à son enfant. L'artiste s'est dit «honoré» que de revenir chanter dans son pays après tant d'années d'absence. Dans une intervention à partir de Paris sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale, il s'est dit «ému et très très content de retrouver ses fans» soulignant qu'il était en train d'exécuter des répétitions pour assurer un show de qualité en compagnie de son orchestre qu'il fera déplacer de la capitale française. «Je ferais de mon possible et de mon mieux pour ne pas décevoir tous ceux qui vont venir passer d'agréables moments de joie et de plaisir», a-t-il promis.