Les feux de forêt ne cessent de ravager, cette année, des milliers d'hectares de forêts et d'arbres fruitiers à travers le pays. Les surfaces brûlées cet été dépassent celles de l'année dernière, selon le directeur général des forêts, M. Mohamed Sghir Nouel, invité hier au forum du quotidien El Moudjahid. Cette situation est liée aux conditions météorologiques, à savoir la canicule exceptionnelle touchant de manière précoce le bassin méditerranéen notamment l'Algérie et qui sévit depuis le mois de mai, a-t-il expliqué. En effet, cette situation caniculaire est devenue un facteur favorable au déclenchement et à la propagation des incendies. Selon le commandant Achour, chargé de communication à la Protection civile, les derniers incendies ont causé la perte de 20 000 hectares de forêts. Les agents de la Protection civile continuent à lutter contre les incendies et les wilayas qui ont été le plus touchées sont Tizi Ouzou au Centre, Jijel à l'Est, alors qu'à l'Ouest les forêts de Sidi Bel Abbès, Tlemcen, et Chlef ont été fortement brûlées. Le chargé de communication a fait savoir que la poussée considérable d'herbes favorise les incendies surtout quand l'herbe est sèche. Il a ajouté que l'absence de gestion des forêts, les décharges sauvages, ainsi que l'imprudence des citoyens résidant dans les zones rurales sont considérées comme d'autres facteurs déclenchant les feux de forêts. Necessité d'interventions aériennes Ce responsable reconnaît le manque de gestion des forêts, tel que l'absence des pistes et des points d'eau qui retardent l'intervention des pompiers et favorisent l'avancement des flammes et leur propagation malgré les moyens déployés par les 14 000 agents qui ont fait objet de formation de spécialisation. Ces derniers veillent assurément à protéger en premier lieu les 13 millions d'habitants dans les zones rurales et à proximité des forêts, les surfaces perdues sont en net accroissement. Les unités territoriales ont fait appel à une unité spéciale qui est parvenue à atteindre au moins 50% des incendies ; cependant, près de 55% reprises ont été enregistrées. Le directeur des forêts a mis l'accent sur l'importance d'intensifier les moyens de prévention indiquant que les moyens engagés actuellement sont plus efficaces en termes de protection de surfaces avant que celles-ci ne connaissent une propagation de feux dans les deux heures qui suivent leur extinction. Il a par ailleurs relevé que 600 milliards de dinars ont été investis pour le renouveau rural. Pour tenter d'atténuer de manière définitive ces incendies et protéger les terres contre la dégradation, le commandant Achour a évoqué comme mission de sauvetage l'intervention aérienne, soit l'acquisition d'hélicoptères disposant de 2500 litres d'eau et en mesure d'éteindre plus rapidement des grandes surfaces qui brûlent.