Voilà la crise du COA qui refait surface. En fait, elle semble ne s'être jamais arrêtée. Alors qu'on la croyait enterrée pour un bon moment du fait du déroulement des Jeux de Londres et ce, suivant les instructions du CIO, un coup de semonce a été tiré par celui qui était, avant le commencement de la crise, le secrétaire général du Comité algérien, Hassan Chikh, a pris sur lui d'écrire au Directeur du département du CIO chargé des relations avec les CNO, Jérôme Poivey, pour lui indiquer que «la majorité des présidents des Fédérations nationales – 30 sur 40 – dont 18 fédérations olympiques sur 22, ont décidé de retirer leur confiance au président du COA. Ce dernier ne bénéficie plus de la légitimité d'exercer la fonction de président et ne peut, à ce titre, représenter officiellement notre CNO. Nous tenons à la disposition du Département des relations avec les CNO les signatures authentifiées des présidents des fédérations nationales et souhaitons par là même attirer votre attention pour prendre en considération cette décision qui sera entérinée conformément à nos statuts lors de l'assemblée générale extraordinaire devant se tenir dès le retour de la délégation algérienne de Londres». Des coups de «bazooka» Le plus surprenant est que cette missive est datée du jeudi 26 juillet 2012, soit la veille de l'ouverture des Jeux de Londres. Elle a, donc, atterri au CIO au moment où tous les responsables de ce dernier étaient tournés vers la capitale anglaise. Les déranger alors que toute leur attention était focalisée sur Londres semble être une manœuvre guère réfléchie. Du reste, la réponse de Jérôme Poivey a été cinglante, à la hauteur des propos utilisés par Hassan Chikh. Le coup de «bazooka» du responsable du CIO est intervenu vendredi dernier par le biais d'une lettre qui veut remettre à sa place l'ex-secrétaire général du COA. «Sur la forme, nous nous étonnons du fait que vous vous présentiez comme une sorte de porte-parole des membres du comité exécutif. Il y a au sein du comité exécutif et selon les statuts en vigueur de votre CNO des positions et des responsabilités clairement et officiellement établies que chacun doit respecter.» Et boum ! «Concernant la préparation des Jeux de Londres, nous avons toujours demandé à ce que cela constitue la priorité de votre CNO et de ses dirigeants au-delà des conflits de personnes. C'est la raison pour laquelle nous avons vigoureusement insisté pour que les réunions du comité exécutif puissent se tenir normalement afin de préparer au mieux la délégation et les athlètes, ce qui – en période préolympique plus que jamais – doit être la responsabilité première des membres du comité exécutif du CNO à leurs différents niveaux de responsabilité. Vous semblez désormais vous étonner de n'avoir pu être informé que deux semaines avant les Jeux Olympiques de la préparation de votre délégation alors même que vous avez vous-même décidé de ne plus vous réunir... Il nous semble qu'il y a là une contradiction majeure dont nous vous laissons assumer l'entière responsabilité. Vous vous souviendrez sans doute qu'il a fallu toute notre insistance et la bonne volonté des uns et des autres pour que vous puissiez enfin vous réunir le 9 juillet dernier.» Et re-boum ! «Enfin, vous prétendez dans votre message (à la veille de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Londres alors même que la délégation algérienne et les athlètes algériens étaient déjà à Londres), que le président «ne bénéficie plus de la légitimité d'exercer la fonction de président et ne peut, à ce titre, représenter officiellement notre CNO. Cette allégation en dehors de tout cadre juridique est à la fois grave, irresponsable et inacceptable. Nous vous rappelons à toutes fins utiles que votre CNO est régi par ses statuts et par la Charte olympique et par des décisions de ses organes compétents prises uniquement dans le cadre de réunions statutaires et conformes à la Charte olympique.» Et encore boum ! Jérôme Poivey ne s'arrête pas là. Il précise : «Au vu de ce qui précède, nous vous invitons à vous en tenir au strict respect des statuts de votre CNO actuellement en vigueur et de la Charte Olympique. Nous espérons vivement que, dans ce cadre, une solution adéquate puisse être trouvée pour que ces conflits de personnes cessent et que votre CNO puisse travailler sereinement pour le bien du Mouvement Olympique en Algérie et des athlètes algériens qui constituent notre préoccupation première. Nous espérons que – dans le cadre de vos fonctions et de vos responsabilités – vous poursuivez également le même objectif. Nous en appelons donc à votre coopération et à votre contribution pour que le Comité olympique algérien puisse travailler dans le calme et dans la sérénité, dans le strict respect de ses statuts et de la Charte olympique.» Une démarche logique Voilà qui est on ne peut plus clair mais aussi sévère. Cette lettre écrite sur un ton qui ressemble à celui d'un «instit» qui s'en prend à un élève qui n'a pas bien appris sa leçon, remet les choses en place et avertit contre toute dérive qui risque de nuire au COA, donc au sport algérien. Espérons que cette histoire s'arrêtera là et qu'on va laisser le processus des assemblées générales des Fédérations sportives nationales, qui vont avoir des comptes à rendre, elles, qui n'ont jamais reçu autant d'argent de la part de l'Etat depuis l'Indépendance pour des résultats absolument catastrophiques, se dérouler le plus normalement du monde avant de songer à donner à ces structures de nouvelles directions. Ce n'est qu'une fois que les opérations de changement au niveau de ces fédérations s'achèveront qu'on passera à l'étape consistant à s'occuper du COA, qui est le sommet de la pyramide. C'est la sagesse qui le commande. Mais est-on animé de sagesse dans le mouvement sportif national ?