Marseille a poursuivi son parcours sans accroc au sommet de la Ligue 1 avec un quatrième succès consécutif alors que le Paris Saint-Germain a amorcé sa marche en avant. Au lendemain de la première victoire de Montpellier, sur le terrain de Sochaux (3-1), le PSG a imité dimanche le champion de France dans le Grand Stade de Lille (2-1) après avoir débuté par trois matches nuls. Le PSG, incapable d'inscrire le moindre but ces deux dernières semaines, a mis très exactement 27 secondes pour mettre fin à cette incongruité, soit le temps qu'il a fallu à Zlatan Ibrahimovic avant d'ouvrir le score. Le Suédois, pour lequel le PSG a déboursé environ 20 millions d'euros cet été, a fait office d'homme à tout faire: participer à la construction du jeu, défendre par moments, et même doubler la mise quand c'est devenu nécessaire (21e). Aurélien Chedjou a brièvement mis les deux équipes à égalité en coupant au premier poteau un corner tiré par Dimitri Payet (12e), entre deux éclairs de Zlatan Ibrahimovic. Ce second doublé de l'attaquant, trois semaines après celui inscrit face à Lorient, donne encore un peu plus de crédit à l'hypothèse d'une dépendance du PSG à l'égard de l'ancien de la Juventus Turin, du FC Barcelone et du Milan AC. Mais, en raison du retard pris à l'allumage, le PSG n'est pas encore dans les mêmes temps de passage que les leaders, à commencer par Marseille qui a pris 12 points sur 12 possibles après sa victoire contre Rennes (3-1). Comme la semaine précédente, l'entraîneur Elie Baup a mis en garde contre tout excès d'optimisme. "Le plus important est le groupe et la vie du vestiaire, la discipline et la lucidité qui doit nous faire comprendre que l'on n'a joué que quatre matches. On verra après la dixième rencontre", a-t-il dit sans se départir de sa mine placide. Incarnation à lui seul de cette embellie spectaculaire après une saison noire conclue à la 10e place, André-Pierre Gignac a inscrit son troisième but d'une reprise en demi-volée de 25 mètres à six minutes de la fin. Les Marseillais ont signé ce succès sous le regard de Joey Barton, la recrue britannique qui a clamé à longueur de 'tweets' son amour pour le club. Et les supporters marseillais lui ont bien rendu, en déployant un gigantesque drapeau à l'effigie des trois lions anglais. Au soir de la quatrième journée, l'OM compte deux longueurs d'avance sur Lyon, qui a mis fin samedi à l'invincibilité de Valenciennes (3-2) après avoir fait ses adieux à Hugo Lloris. Le départ pour Tottenham du gardien titulaire depuis 2008 va certes laisser une béance, mais l'OL a montré qu'il avait des ressources en interne, à l'image d'Alexandre Lacazette et de Clément Grenier, tous les deux âgés de 21 ans. Les deux jeunes formés au club ont animé l'attaque jusqu'au troisième but lyonnais, une frappe puissante de Clément Grenier qui n'a même pas pris la peine de rentrer dans la surface de réparation. Les Rhodaniens ont ainsi confirmé leur forme du moment, tout comme Saint-Etienne qui a remporté une deuxième victoire consécutive, aux dépens de Bastia (3-0). Marseille, le PSG et Saint-Etienne peuvent maintenant nourrir un espoir: que la trêve internationale, le week-end prochain, n'enraye pas la dynamique qu'ils cultivent ou ont enfin enclenchée.