La rentrée scolaire 2012-2013 s'annonce mouvementée et pour cause, les problèmes soulevés par les syndicats autonomes durant les années précédentes persistent. La rentrée scolaire pour les élèves est prévue officiellement dimanche (9 septembre). Les enseignants des trois paliers (primaire, moyen et secondaire), quant à eux, ont repris le travail hier. Ils devront faire face cette année à une grande surcharge des classes, particulièrement ceux du secondaire. 200 000 élèves en surplus rejoindront les bancs des lycées cette année, selon Meziane Meriane, responsable du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Ce surplus d'élèves est dû aux deux promotions (la sixième de l'ancien système et la cinquième du nouveau) passées du primaire au collège en 2008. Contacté hier par Le Temps d'Algérie, Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie, affirme que la situation est stagnante. Salem Sadali, porte-parole du Satef, a révélé qu'une réunion est prévue avec le CLA, juste après son conseil national programmé ce vendredi, en vue de décider d'une action commune dans le but de mettre la pression sur leur tutelle et exiger une prise en charge efficiente de leurs revendications socioprofessionnelles. Une évaluation de la situation actuelle du secteur sera faite, suite à quoi, il sera décidé de la reprise ou non du mouvement de contestation. Selon M. Sadali, le projet de créer une confédération regroupant tous les syndicats du secteur est toujours maintenu, car il est convaincu que c'est la seule manière à faire valoir leurs droits. Il précise qu'outre les motivations salariales, il y a aussi la dignité de l'enseignant qu'il faut défendre. «La porte est ouverte à tous les syndicats qui partagent les mêmes valeurs et les mêmes principes et sont conscients que seule la lutte est payante.» La contestation, a-t-il ajouté, revêt plusieurs formes et n'est pas forcément une grève. En tout cas, une manifestation nationale est prévue le 5 octobre, Journée mondiale de l'enseignant. M. Mériane a rappelé que les mêmes revendications refont surface. Il s'agit, notamment, de la surcharge des classes, qui n'est pas encore résolue. «Le ministère de l'Education devrait lancer une enquête et pénaliser ceux qui ont sélectionné les entreprises de bâtiment chargées de la réalisation de quelque 500 établissements scolaires», tonne le syndicaliste, en ajoutant qu'«il est inadmissible de constater ce genre de retard, et il y a des écoles en construction depuis quatre ans». Le ministère de l'Education a annoncé la réception de 140 établissements, mais cela demeure insuffisant. «La surcharge des classes affecte la rentabilité des élèves mais aussi celle des enseignants», déclare le même interlocuteur. Le deuxième problème soulevé concerne le statut de l'enseignant. Les enseignants du secondaire, note Mériane, demandent à être classés à l'échelle 14. Il évoque également le dossier épineux relatif aux œuvres sociales. Selon lui, la solution n'est pas dans le changement des responsables, mais plutôt dans les textes permettant une certaine transparence et équité. L'autre doléance concerne, par ailleurs, les primes des enseignants. Le Snapest estime qu'il n'est pas normal de calculer ces primes sur la base de l'ancien salaire de base. La dernière revendication est relative aux cantines scolaires. De son avis, le budget conséquent alloué à ce volet est détourné et ne tombe pas dans l'assiette des élèves. Il appelle les instances concernées à lancer un contrôle rigoureux, pour améliorer les conditions de scolarisation des élèves. Achour Idir insiste sur un autre problème et non des moindres, celui de la non-ouverture des nouveaux postes d'emploi. Il déclare qu'il y a un déficit flagrant et ce problème se répercutera sur l'emploi du temps des élèves et des enseignants.