Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a inauguré hier la 17e édition du Salon international du livre (Sila) en la présence de son staff gouvernemental et des représentants du corps diplomatique accrédité en Algérie. Durant 50 minutes, le chef de l'Etat a sillonné plusieurs stands des maisons d'édition nationales et étrangères. «Malgré les problèmes de football, vous venez, quand même, exposer en Algérie», a ironisé le chef de l'Etat lors de son passage au stand de la maison d'édition égyptienne Echourouk où la ministre de la Culture Khalida Toumi l'a informé de la présence de 140 maisons d'édition. Il s'est enquis de l'engouement des Algériens pour la lecture avec les responsable de Chihab Editions. «Oui, les Algériens lisent pour vu qu'on mette le livre en leurs mains», répond le directeur de Chihab. Le président a insisté sur la question en évoquant un documentaire diffusé sur la chaîne France 24 sur l'état des musées et des bibliothèques désertés par les Algériens. «Le Musée des arts moderne et contemporain reçoit 500 visites quotidiennement», répond Khalida Toumi, qui s'est référée au nombre des tickets vendus. Avec beaucoup d'humour, il évoque au stand anglais «words worth LTD» la blague qui circule dans les milieux populaires. «Avez-vous reçu un Algérien qui vous a dit que Shakespeare est algérien ?», a interrogé le chef de l'Etat, avant de poursuivre : «Chez nous, Shakespeare est d'origine algérienne et il s'appelle Cheikh Zoubir», ironise le chef de l'Etat, en rappelant que «De Gaule disait que Shakespeare était français». Khalida Toumi a mis l'accent sur «l'amélioration du Salon pour atteindre le niveau professionnel». Le rendez-vous incontournable avec le livre et la littérature se déroule, cette année, du 20 au 29 septembre courant au Palais des expositions, Pins maritimes (Safex). Cette année, contrairement aux précédentes, le Sila n'aura pas un invité d'honneur étranger puisque cette édition s'inscrit dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance, qui fera de l'Algérie, ses réalisations artistiques et culturelles et sa glorieuse guerre de Libération nationale, «l'invitée de marque». C'est autour de ce thème que seront organisées toutes les activités du salon. «Sa thématique s'est fortement centrée sur les rapports du livre, de l'édition et de la littérature avec la formidable résistance du peuple algérien au cours des siècles et, notamment lors de la guerre de Libération nationale», écrit Hamidou Messaoudi, commissaire général du Sila, et P-DG de l'Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG), organisatrice de l'événement dans la préface du dossier de presse. «C'est ainsi qu'à titre exceptionnel, la place du pays invité d'honneur, a été réservée à l'Algérie. Ce n'est là ni une marque d'égoïsme ni de la prétention mal placée mais seulement une volonté d'inviter sur le podium du salon l'histoire et la mémoire de notre pays», a-t-il ajouté. «D'ailleurs, cette histoire et cette mémoire, nous les partageons avec de nombreux pays qui ont soutenu l'affirmation de notre liberté ainsi qu'avec les peuples et les nombreux écrivains du monde, solidaires de notre cause. Ils sont donc tous associés à ce label de pays invité d'honneur». Sur le plan de l'organisation, la tenue de cette gigantesque manifestation culturelle qui draine, chaque année, des milliers de visiteurs à la Safex après son déménagement, les deux dernières années, au parking du stade du 5-Juillet. Le commissaire du salon explique également le mode d'organisation confiée cette année à une entreprise «Enag Evènementiel», filiale de l'Enag. «Des enjeux passionnants et cruciaux attendent cette filiale pour permettre au Sila, qui a largement gagné la bataille de la quantité, de franchir de nouvelles étapes qualitatives», a souligné M. Messaoudi. «Une de ses missions sera aussi la création de salons régionaux qui démultiplieront la dynamique du Sila sur l'ensemble du territoire national». Plusieurs hommages programmés Cette édition sera marquée par l'organisation de plusieurs hommages en la mémoire de ceux qui ne font plus partie de ce monde mais dont l'apport au monde de la culture et de la littérature est jugé précieux. Ainsi, une pensée particulière sera dédiée à Abdou Benzine appelé communément Abdou B. Un riche programme de conférences a été concocté pour l'animation de ce salon. Ainsi, d'éminents écrivains et chercheurs débattront de plusieurs sujets ayant trait à l'indépendance de l'Algérie et évoqueront la carrière des hommes ayant fait l'histoire de notre pays. «Le livre algérien, un demi-siècle d'Histoire», «De Gaulle et l'Algérie» et de son ouvrage «Vers la paix en Algérie», «Les négociations d'Evian dans les archives diplomatiques françaises», «Des luttes et des mots, l'Histoire du nationalisme et de la révolution dans l'édition algérienne», «Les luttes révolutionnaires à travers le cinéma et l'image», «La guerre de Libération et les jeunes historiens», «La guerre d'Indépendance algérienne dans les médias turcs» sont, entres autre, les thèmes proposés dans le cadre des conférences.