«Ça serait une grave erreur de sous-estimer le CABBA.» Faham Bouazza avait beau avertir ses coéquipiers avant le match contre l'équipe de Bordj, jusqu'alors lanterne rouge de la Ligue 1. Mais la mise en garde du lutin usmiste laissé sur le banc par Gamondi n'aura servi à rien. En entamant le match la fleur au fusil, les Rouge et Noir ont dû d'emblée faire face à la dure réalité du terrain en encaissant un but dès la deuxième minute de jeu. Comment cela a pu arriver ? Rabie Meftah doit se mordre les doigts d'avoir dégagé en corner un ballon venu de la droite consécutivement à un centre anodin d'un attaquant adverse. Pourtant, plusieurs solutions s'offraient à l'expérimenté défenseur central usmiste, pour annihiler tout danger. Mais par excès de confiance, il a choisi l'option la plus compliquée. Et comme en football les erreurs se payent cash, le latéral gauche bordjien Chebira a profité encore du mauvais placement des défenseurs sur le coup de pied de coin pour placer une tête subtile qui n'a laissé aucune chance à Mansouri. Autant ce but a titillé l'orgueil des Usmistes, autant il a ravivé la flamme des Criquets. Ces derniers qui restaient avant ce match sur une série de quatre matches sans victoire ne pouvaient espérer d'un pareil début de match pour défendre crânement leurs chances devant la dream team usmiste. Dirigés à partir des tribunes par leur nouvel entraîneur Abbas, les coéquipiers de l'ancien Usmiste Mohamed Amine Belkhir ont fermé le jeu a double tour pour défendre leur cher acquis. Grâce à une meilleure maîtrise tactique, ils n'ont laissé aucun espace aux joueurs usmistes pour construire leur jeu. En se cantonnant en défense, Bordj a en fait joué selon ses moyens car son coach a compris que c'était le seul moyen de revenir à la maison avec au moins le point du nul. La suite du match lui a donné raison puisque l'USMA était incapable de déjouer le verrou bordjien en se heurtant non seulement à une double muraille mais aussi à un Fellah impérial. Benmoussa,le bouc émissaire Le gardien du CABBA s'est dressé comme un rempart infranchissable devant les brouillons attaquants usmistes au long des 58 minutes qu'il a eu à jouer durant ce match avant de quitter prématurément ses coéquipiers pour cause de blessure. Mais l'ancien sociétaire du CRB et du MCO venait de faire le plus dur pour son équipe en première mi-temps, notamment dans les dernières minutes en stoppant un penalty, faisant honneur à son statut du roi incontesté de cet exercice. Le malheureux Benmoussa qui avait choisi le mauvais coin, venait tout simplement de laisser passer sa chance à son équipe. «C'était le grand tournant du match. Car, si on avait égalisé, la partie aurait certainement pris une autre tournure», dira plus tard Gamondi lors de la conférence de presse. Toujours est-il que l'ancien Sétifien s'est attiré à la fin du match les foudres du public usmiste qui lui a imputé la responsabilité de cet échec. Car son équipe ne s'est jamais remise de ce penalty raté peu avant la pause, en dépit de quelques occasions franches en seconde période dont un tir à bout portant de Seguer renvoyé par le poteau de Fellah (52'). «Nous avons bien étudié le jeu de l'USMA. On savait que Gamondi n'allait pas changer son équipe. On a demandé donc à nos joueurs de fermer les espaces et empêcher l'adversaire de développer son jeu. On a senti qu'il y a avait un beau coup à jouer, et notre détermination a fini par payer», a confié pour sa part le nouvel entraîneur du CABBA. En chutant logiquement pour la première fois à Bologhine, l'USMA venait tout simplement de livrer son plus mauvais match sous l'ère Gamondi. Un revers qui pousse Gamondi à revoir complètement ses copies. Tout est désormais à refaire.