S'imposant aux tirs au but jeudi en finale face au CA Bordj Bou Arréridj, le CR Belouizdad a remporté la sixième coupe d'Algérie de son histoire. Si le Chabab a été décevant dans la dernière marche, il a certainement mérité le trophée au vu de son formidable parcours réussi cette saison dans l'épreuve populaire où il a eu affaire qu'aux grosses cylindrées. Ce fut un combat de boxe, les juges auraient déclaré à l'unanimité le CABBA vainqueur, peut-être même que le match ne serait pas allé à son terme. Jamais un vaincu n'a autant copieusement dominé une finale. Mais voilà, dans ce sport cruel qui se joue à onze et qui passionne les foules jusqu'à la déraison, si tu ne mets pas le ballon au fond des filets, tu laisses passer ta chance. Le CABBA l'a vérifié à ses dépens en laissant filer incroyablement le trophée sous sa barbe. Et c'est tant mieux pour le CRB qui vient d'ajouter un nouveau titre à son riche palmarès. Pourtant, le Chabab a produit l'un de ses plus mauvais matches de la saison. Il est passé complètement à côté de son sujet au point où il a obtenu son premier corner qu'à la 98e, soit durant la première mi-temps des prolongations. Il a été littéralement étouffé non seulement par la chaleur torride qui a régné à Bilda, mais aussi par un adversaire qui l'a surclassé sur tous les plans. Le CRB a eu un seul mérite dans ce match, celui d'avoir résisté 120 minutes durant. Et cela n'aurait jamais été possible sans la vista de son gardien Ahmed Fellah, véritable homme épouvantail de cette finale. Héros de Belouizdad Comme en 16e et en quart de finale, l'enfant de Sougueur a été décisif pour son équipe. Cette fois il l'a été davantage autant durant la partie que dans la séance des tirs au but. Tout au long de la rencontre, il se montra à son aise en se dressant tel un rempart en multipliant les arrêts réflexes devant les attaquants bordjiens, à l'image de cette fameuse action à la toute dernière minute des prolongations lorsqu'il s'interposa miraculeusement devant Essamba alors que ce dernier tenta une pichenette qui allait droit vers les buts. Mais c'est dans son exercice favori, les penalties, que Fellah tira sa gloire. Il met d'emblée en confiance ses coéquipiers en stoppant le premier essai bordjien, œuvre de Bekha. Malgré un ratage d'Alex, le keeper belouizdadi remet ça devant Mohamed Rabah. Son coéquipier Nibié, lui, ne tremble pas devant Kial, donnant ainsi un avantage pour le CRB. D'autant plus que Bouharbit trouve ensuite le poteau droit de Fellah qui est parti tout de même du bon côté. Berradja, le troisième tireur du Chabab, se montre quant à lui adroit devant Kial. Le public du CRB jubile. Mais Essamba donne lueur d'espoir aux siens en trouvant la lucarne de Fellah malgré la belle détente de ce dernier. Au quatrième essai, le CRB pouvait gagner la coupe si Maâmeri transformait son tir au but. Mais son ballon part dans les décors. Un ratage qui ne change rien, puisque Loucif, le dernier tireur du CABBA, ne trouve pas le cadre de Fellah, au grand bonheur de la galerie belouizdadie qui n'en revenait pas. Dans le camp adverse, c'est la consternation. Les Criquets n'arrivaient pas à comprendre comment leur équipe a pu rater un match qu'elle a maîtrisé de bout en bout. Mais il était écrit que Dame Coupe allait tourner le dos au néophyte pour convoler une nouvelle fois avec le spécialiste qui pouvait évoquer la baraka de Sidi M'hamed et celle de son nouveau «saint», Ahmed Fellah.