Le verdict est tombé vers 15h30. Le tribunal de Ouargla a condamné hier, Yacine Zaïd, militant des droits de l'homme et syndicaliste, à six mois de prison avec sursis assortie de 10 000 dinars d'amende a indiqué Me Fellahi, un des membres du collectif d'avocats chargé de la défense du militant de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), au Temps d'Algérie. «Nous allons faire appel», expliquera dans la foulée notre interlocuteur, précisant que Yacine sera relâché et passera donc la nuit parmi les siens. Pour lui, cela constitue déjà «une victoire et un soulagement», en attendant le prochain procès où, les avocats de la défense comptent redemander la relaxe du militant de Laghouat. La même source a précisé que le parquet avait requis 6 mois de prison ferme. M. Zaïd était, pour rappel, poursuivi pour outrage à «agent de l'ordre public». Il a été arrêté lundi dernier dans un barrage de police à Ouargla alors qu'il se rendait à Hassi Messaoud. Il a ensuite été placé sous mandat de dépôt avant d'être accusé d'outrage à agents de l'ordre, avait-on précisé. D'autres sources sur place affirment que des dizaines de militants et autres citoyens venus de plusieurs wilayas du pays pour soutenir Yacine Zaïd ont organisé dès la matinée un rassemblement pacifique devant le tribunal sous haute surveillance policière. Des militants qui représentent la LADDH, le Snapap, le RDLD, le MJIC et le CNDDC, ou encore des représentants de partis politiques (FFS notamment) et autres députés étaient de la partie. Selon les mêmes sources, des dizaines de militants ont été empêchés d'accéder à la salle d'audience pour assister au procès. Seuls les deux témoins cités par la défense ont pu y accéder ainsi que la famille de l'accusé. «Nous dénonçons cet arbitraire», nous indiquera au téléphone un militant de Ouargla qui était sur les lieux, précisant que certains militants ont pu tout de même y accéder. Les deux témoins cités par la défense ont affirmé, contrairement à l'accusation, qu'ils ont assisté à «l'agression de Yacine Zaïd» par un policier lors de son arrestation. Selon la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, «le policier ‘victime' de Yacine et ses collègues témoins se sont succédé à la barre vers 12h 30. Ils racontent leur version des faits et comment Yacine les auraient agressés», explique la LADDH sur son site. Plusieurs associations, partis algériens d'opposition, et même des parlementaires européens avaient, au lendemain de l'arrestation de Yacine Zaïd, dénoncé l'acte et exigé «la libération immédiate et inconditionnelle» du militant. Connu pour ses activités syndicales, Yacine Zaïd nous indiquait il n'y a pas si longtemps qu'il s'est «désormais familiarisé avec les pressions du pouvoir». «Je ne baisserai jamais les bras», avait-il souligné en tenant à rester «digne» et agrémentant ses histoires d'arrestations et interpellations à répétition par plusieurs anecdotes.