Les 8es Journées internationales de cancérologie de Constantine ont eu pour thème, cette année, «les cancers thoraciques». Organisées par la Société algérienne d'oncologie médicale, ces journées ont enregistré la participation d'éminents spécialistes et professeurs nationaux et internationaux venus notamment des Etats-Unis, de Jordanie, de France, de Belgique et de Serbie. Cette rencontre a été une opportunité pour exposer les informations scientifiques les plus récentes relatives à cette pathologie et plus particulièrement sur les cancers thoraciques qui constitueraient la première cause de mortalité chez les cancéreux et une incidence plus particulière parmi les hommes. Selon le professeur Mehnane du CHU de Sétif, l'Algérie compte 4000 nouveaux cas de cancer par an dont 3500 sont des cancers thoraciques soit 90% des cas. Le professeur Mehnane a toutefois tiré la sonnette d'alarme sur cette pathologie en expliquant qu'elle est en croissance rapide et touche la tranche d'âge des 35-45 ans. Il a expliqué également que «l'avènement de nouvelles thérapeutiques (drogues) de chimiothérapie ainsi que des thérapies ciblées ont révolutionné les traitements des cancers thoraciques à telle enseigne qu'ils permettent désormais aux professionnels de la santé, particulièrement les oncologues, d'élargir leur arsenal thérapeutique afin de prolonger le plus longtemps possible l'espérance de vie des patients». Le spécialiste a toutefois expliqué que le tabagisme constituerait le facteur de risque le plus important dans la survenance du cancer thoracique. Intervenant de son côté, le Pr Bouzid Kamel président de la Société algérienne d'oncologie médicale, a souligné que la prise en charge des malades est en nette amélioration, qu'il s'agisse de chirurgie ou de traitement de chimiothérapie. «Cette situation va encore s'améliorer vers l'horizon 2014 avec la réception de tous les équipements», a-t-il précisé. Quant au problème de la radiothérapie, il reste posé avec acuité au niveau national bien qu'au niveau du Centre Pierre et Marie Curie d'Alger, «il n'y aucun problème», reconnaît le Pr Bouzid. Cependant, ce dernier accuse les autorités sanitaires locales de certaines wilayas comme Tébessa, Sétif et Annaba, qui ne jouent pas leur rôle. «C'est scandaleux lorsqu'on sait que le CAC de Tébessa n'est pas encore fonctionnel depuis 14 ans», a-t-il indiqué. Questionné sur l'enregistrement du vaccin du cancer du col de l'utérus chez la femme, le Pr Bouzid répond que la procédure est toujours lancée est que le vaccin est en attente d'enregistrement. Notons que l'utilisation du vaccin contre le cancer du col de l'utérus est susceptible de réduire de 90% le taux de mortalité due à cette maladie. Pour le Pr Bouzid, «le cancer du col de l'utérus arrive en deuxième position après celui du sein» en nombre de cas enregistrés chaque année en Algérie. Il s'agit, en effet, d'une maladie difficilement traitable puisque 50% des femmes atteintes meurent dans les cinq années qui suivent le traitement, selon le même professeur. Enfin, et en marge des journées, des ateliers de discussion anti-tabac ont été animés par d'éminents spécialistes lors de la première journée pour vulgariser le sujet.