Nommé par la FAF à la tête de la sélection algérienne en juin 2011 peu après le désastre de Marrakech, Vahid Halilhodzic aura réussi en peu de temps à redonner le sourire à des millions d'Algériens. Pour sa première année avec les Verts, le bosnien présente déjà un bilan impressionnant. Jugez-en : sur les dix rencontres qu'il a dirigées jusque-là à partir de son banc de touche entre amicales et officielles, le Bosnien en a gagné huit pour un nul et seulement une défaite. Soit le tout pour un taux de réussite de 80%. Pour les joutes amicales, le Bosnien obtient deux victoires pour autant de rencontres (1-0 contre la Tunisie et 3-0 face au Niger). En matches officiels, Halilhodzic a entamé son aventure africaine en allant faire match nul contre la Tanzanie à Dar Es-Salaam (1-1) avant de gagner six fois dont deux fois à l'extérieur (2-1 en Gambie et 1-0 à Casablanca face à la Libye). Entre-temps, l'ex-sélectionneur de la Côte d'Ivoire a goûté à sa première et seule défaite pour le moment de son parcours avec les Fennecs. C'était le 10 juin dernier à Ouagadougou face au Mali pour le compte du premier tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 (1-2). Sous sa houlette, l'équipe nationale d'Algérie a marqué 21 buts dont 17 buts en matches officiels. Sa défense n'a encaissé pour le moment que cinq buts dont un seul à domicile. Halilhodzic ne cache pas sa grande satisfaction par rapport à de telles statistiques qui ne font que conforter le président de la FAF Mohamed Raouraoua dans son choix porté sur Halilhodzic et qui avait fait grincer des dents il y a une année. «Le premier objectif a été atteint. Nous sommes bien partis pour d'autres aventures. Pour moi, c'est la naissance d'une équipe, d'un groupe qui fera encore plaisir à l'avenir. L'équipe a joué 10 matches sous ma coupe et nous avons réalisé d'énormes progrès. A nous de l'entretenir pour qu'elle grandisse et prenne de l'ampleur», s'est exprimé l'ex-entraîneur du Paris Saint Germain à l'issue de la victoire des Verts dimanche dernier face à la Libye (2-0), synonyme de la qualification à la coupe d'Afrique des nations 2013 qui aura lieu en janvier prochain en Afrique du Sud. Le coach du consensus Il y a une année, l'homme fort de la FAF voyait en Vahid Halilhodzic le parangon pour remettre l'équipe nationale d'Algérie sur le devant de la scène. Pourtant avant de prendre ses fonctions à la tête des Verts, le Bosnien ne présentait pas un palmarès exceptionnel. Sa carte de visite se résumait à une Ligue des Champions africaine remportée en 1997 avec le Raja de Casablanca et une coupe de France gagnée avec le Paris Saint Germain en 2004. Mais c'est la philosophie de son jeu attrayant calqué sur son mentor Jean-Claude Suaudeau, qu'il proposait du temps où il coachait le PSG, qui a incité Raouraoua à jeter son dévolu sur lui. La suite a donné raison au patron de la FAF puisque tous les observateurs sont unanimes à penser que «Coach Vahid» a complètement révolutionné le jeu des Verts. «Halilhodzic est en train d'accomplir du très bon travail. Non seulement l'équipe nationale a renoué avec la culture de la gagne, mais elle propose aussi du beau jeu. Il a réussi à gagner son pari en qualifiant l'Algérie à la CAN 2013, ce qui est déjà important», s'est réjoui Raouraoua à la fin du match gagné par les Verts face à la Libye. Figure emblématique des Verts durant les années 80, Lakhdar Belloumi a fait les éloges de Halilhodzic en lui attribuant même une grande partie du mérite de la qualification à la CAN : «Halilhodzic a complètement métamorphosé le jeu de l'équipe nationale en alternant rigueur et spectacle. Il a transmis la culture de la gagne à ses joueurs qui se sont complètement libérés depuis la victoire en Gambie. Il a également eu le mérite de lancer dans le bain une paire d'attaque 100% locale composée par Slimani et Soudani. Ces deux joueurs sont en train de faire des ravages. Un autre entraîneur n'aurait peut-être pas misé sur le produit local». Quoi qu'il en soit, l'équipe nationale d'Algérie a renoué avec les participations africaines.