Le projet de loi de finances (PLF) pour 2013 a été adopté hier à une large majorité lors d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale. Trois groupes parlementaires ont rejeté le texte ainsi que les députés du FJD. Il s'agit des groupes de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), du Front des forces socialistes (FFS) et du Parti des travailleurs (PT). Tous les amendements proposés par le Parti des travailleurs et l'Alliance de l'Algérie verte ont été rejetés par la Commission alors que certains autres, introduits par le FFS ont été acceptés «partiellement». Deux nouveaux articles ont été ajoutés. Mais le moins que l'on puisse dire à propos de la séance d'hier, c'est qu'elle s'est déroulée dans un climat tendu. Les partis de l'opposition, le PT notamment, accusant le président de l'APN qui est intervenu plusieurs fois pour «remettre de l'ordre», de se mettre aux côtés de la Commission des finances de l'APN, accablée elle aussi et qui a rejeté «sans réel prétexte» les amendements proposés par ces partis. Parmi les propositions rejetées, celle relative à l'interdiction du marché parallèle de la devise proposé par le MSP en «intégrant» les cambistes «dans le circuit formel», ainsi que celle du PT relative à la suppression de l'article de la loi de finances complémentaire pour 2011 concernant les facilitations accordées au lendemain des émeutes de janvier aux importateurs d'huile et de sucre. Le groupe parlementaire du PT, qui considère que la loi de finances est loin de répondre aux préoccupations de la population, «informe que 33 amendements sur les 47 déposés par les députés du parti ont été censurés par le bureau de l'APN», accuse le PT dans un communiqué rendu public hier tout en rejetant le «prétexte fallacieux invoqué par le bureau de l'APN», écrit encore le PT. Concernant les 14 amendements du PT retenus et discuté en commission, le PT «regrette que ces amendements aient été rejetés». La même colère a animé les députés de l'AAV. Le chef du groupe parlementaire de cette alliance, Naâmane Laouar, s'est interrogé, quant à lui, sur l'utilité de tenir des réunions au niveau de la Commission si à chaque fois, les propositions de l'opposition sont bloquées. «Je me demande sincèrement si cette Commission a lu le rapport complémentaire avant la plénière», a-t-il ajouté. «Ce n'est pas avec des refus qu'on bâtit un Etat», dira pour sa part Abdelaziz Belkaïd de la même alliance. Le rapporteur de la commission a, à l'issue de l'adoption, rejeté les accusations des députés de l'opposition et affirmera que les débats au sein de la commission se déroulent dans la transparence la plus totale, confortant les réponses du président de l'APN qui affirmait qu'il a assisté aux travaux de la commission «qui fait son travail correctement».